Hamid Bessalah, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, a choisi pour sa première sortie médiatique l'inauguration d'un congrès international sur la stratégie des TIC et l'édification de la société de l'information qui s'est ouvert hier au Cerist. Il a voulu trancher avec la langue de bois à laquelle nous sommes soumis depuis des années en laissant entendre clairement que le développement du secteur n'est pas une question de moyens ou de mesurettes sans vision cachant mal des incohérences, mais d'une réforme à mener au-delà des déclarations de bonnes intentions et des effets d'annonce. « La politique de l'Algérie a permis d'atteindre un certain nombre de résultats, notamment en matière d'infrastructures, les investissements importants réalisés par l'Etat et les opérateurs ont permis de construire un réseau de télécommunications couvrant la quasi-totalité du territoire national, de téléphonie fixe où la télé densité est passée de 5,02% à 10,6%. S'agissant de la téléphonie mobile, elle se caractérise par une forte croissance, à l'instar de ce qui est observé à travers le monde, avec un taux de pénétration qui a atteint près de 82% », souligne-t-il. Cependant, poursuit-il, « un certain nombre de projets n'a pas eu le succès voulu ou furent réalisées partiellement ». Le réseau multiservices (RMS) est en deçà des espérances. Le réseau à haut débit (ASDL) a connu une faible croissance puisque « nous disposons d'un taux de connectivité de 1,20% ». Le nombre d'internautes est estimé à près de 4 millions dont la connexion est assurée par des lignes téléphoniques, par le biais des 5000 cybercafés, par ADSL et par liaisons spécialisées. Le nombre des ISP actifs est de 25 à fin mars 2008 alors que le nombre d'autorisations délivrées est de 76. « Le marché des services TIC a connu un développement timide qui ne reflète pas encore son important potentiel de croissance », dira-t-il. Les axes majeurs du plan stratégique « e-Algérie 2013 » correspondant à une nouvelle étape du développement de la société de l'information dans notre pays ont été présentés. Il s'agit de l'accélération de l'usage des TIC à travers des applications gouvernementales horizontales et sectorielles, leur intégration dans l'activité économique (banques, commerce, agriculture, tourisme), l'impulsion du développement de l'économie fondée sur le savoir, l'accélération de la couverture du territoire en accès à haut et très haut débits fixes et mobiles, le développement des compétences humaines, la recherche développement et l'innovation, la mise à niveau du cadre juridique et la mise en place d'un observatoire des TIC.