L'année 2008 est bien mauvaise pour les Forces armées de Colombie (Farc). Le 1er mars, le numéro trois de l'organisation est mort lors d'un bombardement par l'armée colombienne. Le 25 mai, les Farc ont annoncé le décès dû à une maladie de son leader historique, Manuel Marulanda. Amputé de deux chefs historiques, c'est la nouvelle génération qui prend la place, avec Alfonso Cano, qui est perçu comme l'idéologue de l'organisation. Depuis sa prise de fonction, rien, aucune déclaration. Ce silence radio démontre, pour les experts, les difficultés que rencontrent les Farc actuellement. Ils seraient divisés entre la direction qui veut continuer la guérilla et d'autres, qui veulent revenir à la société civile pour un combat politique. Des temps durs confirmés par Ingrid Betancourt, qui a expliqué que la nourriture était de plus en plus rare. La libération de leur otage la plus connue internationalement est un coup dur de plus. Sans elle, les Farc ont moins de valeur et seront moins regardés à l'échelle internationale, ce qui donne le champ libre à la politique de fermeté du président colombien Alvaro Uribe. Pour les négociations, dans le cadre d'un retour éventuel à la société civile, le poids des Farc ne pèse plus très lourd. Après plus de quarante ans de guérilla, les Farc semblent à bout de souffle. Les opinions divergent entre ceux qui prédisent leur mort et ceux qui croient qu'ils vont se relever. Leur retrait pourrait enfin permettre à la gauche colombienne d'exister, la Colombie étant le seul pays du continent sud-américain à être gouverné par un dirigeant de droite. Aujourd'hui, une seule chose demeure certaine : les centaines d'otages dont 25 politiques encore prisonniers des Farc.
