Tahar Toumi, ou Tahar Lassoued, son nom de guerre, figure emblématique de la Révolution, ancien député et secrétaire général du bureau de wilaya de l'UGTA est décédé, hier, à l'âge de 77 ans, suite à une maladie cardiovasculaire. Il sera inhumé aujourd'hui à Bir Stal dans la commune d'El Harrouch. Auparavant, sa dépouille « transitera », ce matin, par le siège de l'UGTA où ses confrères syndicalistes entendent lui rendre un dernier hommage ; Sidi Saïd est attendu à l'enterrement. Tahar Toumi, que chacun appelait Aâmi Tahar, avait rejoint la Révolution en 1955 pour militer avec Saïd Hamrouche. « Terroriste, très dangereux, hors-la-loi », c'est en ces termes que le colonisateur désignait Tahar Lassoued, qui fera de la région de Mzej Dchich un haut lieu de révolte, au point de devenir l'ennemi public numéro un. La région de Mzej Dchich fut d'ailleurs encerclée à plusieurs reprises pour retrouver sa trace. Les actions de Tahar Lassoued finiront d'ailleurs par incruster son surnom dans la mémoire collective qui s'imprégnera, au fil du temps, de tant d'anecdotes et autres légendes. L'on raconte même que la simple évocation de son nom suffisait à attiser la peur des colons et autres harkis. A l'Indépendance, Toumi Tahar rejoindra l'UGTA, où il continuera sa lutte avant de briguer un mandat de députation. Ces derniers temps, et malgré une bonhomie légendaire, Aâmi Tahar paraissait si fatigué et aura tout de même encore résisté pour mourir enfin un 5 juillet. C'était là son dernier baroud d'honneur.