L'année universitaire 2007/2008 s'est achevée, jeudi dernier, avec cette particularité :c'est le 30e anniversaire de l'université de Sétif. C'était en 1978, et l'université comptait alors 260 étudiants répartis sur quelques filières. Baptisée en 1992 du nom du moudjahid et homme d'Etat algérien, Ferhat Abbas, cette infrastructure se dotera de 6 facultés en 2000, et le nombre d'étudiants atteint alors les 22 000, dépassant aujourd'hui les 50 000. Elle enregistre, jusque-là, 50 000 diplômés. L'accession au rang d'université de renom ne pouvant se faire sans la participation des chercheurs, penseurs et autres hommes de science, l'institution n'a pas cessé d'accorder de l'intérêt au corps enseignant ; en effet, de 120 professeurs en 1979, les effectifs passeront à 500 en 1992, pour atteindre, durant l'année universitaire en cours, 1 266 enseignants et chercheurs. Les infrastructures universitaires sont en constante évolution, 2 pôles, l'ancien et celui d'El Bez sont en activité, et le 3e, celui d'El Hidhab, recevra bientôt l'effectif estudiantin. En outre, la bibliothèque centrale de l'université compte autour de 1 10 000 titres, disponibles en 500 000 exemplaires. Par ailleurs, l'année en cours a vu discuter 92 thèses de doctorat d'Etat et scientifique, ainsi que 136 thèses de magistère. A l'occasion de la célébration du 30e anniversaire de cette structure, les anciens responsables, ceux ayant participé à sa construction et à son évolution, ont été honorés. Seront également mis à l'honneur les étudiants-lauréats (neuf pour diverses spécialités) de la 1ère promotion du système LMD, les enseignants promus, 2 au rang de professeurs hospitalo-universitaires, et 15 autres à celui de professeurs d'enseignement supérieur. ... et La troupe Essaâda ses 70 ans L'association Essaâda a été créée, en parallèle avec la section de scouts musulmans EL Hayet, le 7 juillet 1938 par Hassan Belkhired et Mohamed El Kourd. Cette association, musicale et théâtrale, avait pour objectifs la protection et la promotion du patrimoine culturel sétifien, ainsi que l'éducation de la jeune génération. Ferhat Abbas, selon les uns, Ibn Badis et Bachir El Ibrahimi, selon les autres, auraient assisté à la naissance de l'association. Son premier comité directeur est composé de El Hadj Makhloufi, Bouzid Achour, Abdelkader Benzine, Salah Mosli, Saïd Benmahmoud, Kouider Sarmouk, Tayeb Mezaâche, Amar Benattah, Laïd Hamadèche, Boudjemaâ Saoula, et des membres des scouts musulmans. Le hammam Zemamra, situé à Bab Biskra, était le lieu de rassemblement et de répétition de la troupe, véritable vivier de l'élite culturelle, artistique et sportive de la ville de Sétif. Ce n'est qu'après l'Indépendance que l'association aura droit à un local en bonne et due forme, rue du Fida ; il sera géré par Abbés Rezig. En 1969, Essaâda obtient le 1er prix de la chanson populaire, et en 1972 elle décroche la 2ème place au festival de la chanson sétifienne. La génération des années 1970 poursuivra l'œuvre des fondateurs, et l'école de musique ne s'arrêtera pas. Cette dernière, qui a donné le genre staïfi avec les noms de Bekakchi Khier, Tchier Abdelghani, Gouffi, Saïd Mhentel, Abdlounis Lyamine…a atteint aujourd'hui les 70 ans d'existence, et pour la première fois, selon Bachir Souakir, actuel président de l'association, l'anniversaire est célébré, la réappropriation et la résurrection du patrimoine étant nécessaire, car la culture et le chant sétifiens ne doivent pas disparaître ainsi. Il faut signaler que depuis sa création, il y a 70 printemps, Essaâda n'a jamais cessé d'activer, parfois même en dépit de moyens dérisoires. Notons qu'au programme des festivités, à l'occasion du 70e anniversaire de cette association musicale et théâtrale, il y aura une marche du Hammam Zemamra, une exposition de photos, un concert de musique chaâbi avec le célèbre chanteur sétifien Mustapha Boutchiche, et pour conclure, un hommage, à titre posthume, sera rendu aux pères fondateurs de l'association lors d'une réception « familiale ». La journée de vendredi sera l'occasion de se recueillir sur les tombes des disparus, aux cimetières de sidi Saïd et Sidi Khier, où reposent Saïd Mhentel, Mokhtar Mezhoud, Bachir Naï, Ali Sahraoui, Noureddine Staïfi, Bachir Samahi et bien d'autres artistes. Le clou des festivités sera, sans nul doute, la réception offerte aux familles des disparus. Dans la foulée, un appel est lancé aux autorités pour l'attribution d'un local à l'association. Il convient de signaler que cette dernière n'a pas eu d'écho de la part des différentes institutions, et seul le maire de Sétif aura participé à l'organisation des festivités du 70e anniversaire d'Essaâda, en plus de quelques sponsors privés.