Une bonne nouvelle : le tout nouveau ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Hamid Bessalah, a soutenu la semaine dernière que l'opération Ousratic ne sera pas suspendue ! Il compte même l'évaluer en recourant à l'expertise du CREAD. Toutefois, il ne nous dit pas si le prochain PC Ousratic sera double ou triple-cœur. Selon une enquête menée par Reuters, avec la montée en puissance des jeux vidéo et l'essor de la photographie ainsi que de la vidéo amateur, les ordinateurs ont dû s'adapter et peuvent maintenant se targuer de compter deux, quatre, voire davantage de cœurs, qui sont les moteurs ou les « cerveaux » de l'ordinateur. Mais le consommateur moyen a-t-il vraiment besoin de puces aussi perfectionnées ? Selon Tim Bajarin, un analyste spécialisé dans les technologies, si l'usage de l'ordinateur se limite à surfer sur Internet, faire du traitement de texte et consulter des e-mails, un processeur double-cœur (deux « cerveaux » greffés sur une seule galette de silicium) est largement suffisant. De simples processeurs d'une fréquence d'horloge comprise entre 1,3 à 1,6 gigahertz sont également, selon lui, largement suffisants pour des usages « basiques » comme le visionnage d'une vidéo sur YouTube ou d'une émission de télévision en ligne, même si la qualité de l'image ne sera en aucun cas comparable à celle d'une télévision standard et des appareils capables de délivrer des images en haute définition (HD). Les consommateurs ont désormais le choix entre différents modèles de puces double-cœur et quatre cœurs (AMD propose même un processeur doté de trois cœurs) et les prix des ordinateurs de marque s'échelonnent entre 190 et 2550 euros voire plus pour des modèles haut de gamme destinés aux amateurs de jeux vidéo. Sur son site, AMD invite les internautes à comparer les différents microprocesseurs de sa gamme : Phenom, Athlon et Turion, qui sont déclinés en plusieurs fréquences (la vitesse de calcul d'un processeur dans l'exécution des tâches et des instructions reçues). Sur le site d'Intel, si on pousse la navigation au-delà de la page d'accueil, d'une simplicité apparente, il faut alors faire son choix entre pas moins de 11 produits différents comme Core 2 Extreme, Core 2 dotés de la technologie Viiv, Core 2 Quad, Core 2 Duo, Pentium double-cœur et Celeron. Sans compter qu'il ne s'agit là que des versions destinées aux ordinateurs de bureau. Face à cette offre diversifiée, les fabricants d'ordinateurs comme Dell ou Hewlett-Packard (HP) et les fabricants de puces ont classé les différents processeurs en trois catégories : usage classique, une certaine puissance et plus de puissance. « Au fond, on a le bon, le meilleur et le mieux ; mais les fabricants d'ordinateurs n'aiment pas qu'on le décrive ainsi », résume Roger Kay, analyste à Endpoint Technologie. Plus simplement, pour ceux qui souhaitent surfer sur Internet, visionner des vidéos en ligne, stocker de la musique et des photos ou regarder des films, faire du traitement de texte, accéder à leurs mails et tenir leur budget, un PC équipé d'un processeur double-cœur AMD ou Intel devrait faire l'affaire, estiment les analystes. En revanche, pour le montage de vidéos HD, le mixage de musique numérique ou la pratique intensive des jeux vidéo de dernière génération, particulièrement exigeants au niveau du processeur central et de la carte graphique, mieux vaut investir davantage et s'offrir un système quatre cœurs. Selon Roger Kay, l'évolution vers les processeurs multicœurs a été soutenue non par le fait que les utilisateurs avaient besoin de puces dotées d'un nombre de cœurs de plus en plus important, mais découle plutôt de l'incapacité d'Intel et d'AMD à augmenter sans cesse la fréquence d'horloge des puces. Avant que les deux firmes ne commencent à commercialiser des puces comptant plusieurs cœurs, elles s'étaient simplement contentées d'augmenter la rapidité avec laquelle les transistors (les minuscules interrupteurs qui composent les microprocesseurs) pouvaient se mettre en marche et s'arrêter pour traiter les tâches informatiques. Mais avec l'augmentation des fréquences, les processeurs sont devenus de plus en plus gourmands en énergie, dégageant énormément de chaleur dans les espaces de plus en plus confinés des ordinateurs portables et fixes, ce qui a contraint les fondeurs à opter pour la stratégie des cœurs multiples. Pour Tim Bajarin, la question du choix du processeur « nous ramène presque aux débuts de l'informatique : au fond, vous tentez d'acheter l'ordinateur le plus puissant que vous pouvez vous offrir, tout en sachant que les applications continueront à s'améliorer », a-t-il résumé.