L'idée, lancée en 2004 par l'association d'alphabétisation Iqra, a attendu longtemps avant d'être concrétisée faute d'enveloppe budgétaire, bien que l'assiette fût déjà prête. « Notre vœu était de construire un centre d'alphabétisation dans une wilaya qui a donné des résultats très encourageants à l'échelle nationale », a déclaré, hier, Aïcha Barki, présidente de l'association nationale d'alphabétisation Iqra lors d'une conférence de presse tenue en marge de la clôture de l'année scolaire et abritée par l'université islamique Emir Abdelkader. « Le centre de la ville d'El Khroub, d'une capacité de 500 places et dont la durée de réalisation a été estimée à deux mois, sera le quatrième du genre en Algérie après ceux réalisés à Blida et Tizi Ouzou », a-t-elle ajouté. Pour Aïcha Barki, le financement du projet, dont le montant a été évalué à 9 MDA (millions), a été rendu possible grâce à la contribution importante du wali de Constantine qui a débloqué 3 MDA, alors que l'opérateur de téléphonie mobile Nedjma et Sonatrach ont participé chacun à hauteur de 1 MDA. La présidente de l'association ne manquera pas de lancer un appel aux industriels de la wilaya de Constantine pour qu'ils prennent part à une entreprise devant faire avancer la lutte contre l'analphabétisme, surtout que la wilaya compte pas moins de 130 000 analphabètes, soit 16 % de la population selon les statistiques du recensement de 1998, alors que la moyenne nationale est de 21,39 %. Malgré la signature, le 6 mai dernier, d'une décision interministérielle spécifiant les modalités de recrutement des enseignants chargés des cours d'alphabétisation, l'invitée du jour ne manquera pas de rappeler la nécessité de régulariser la situation de 1 980 encadreurs exerçant depuis des années au sein de l'association Iqra. Cette dernière demeure toujours pionnière dans ce domaine, avec une expérience de 16 ans, une présence dans 648 communes réparties sur les 48 wilayas, avec 98 629 inscrits encadrés par 4 757 enseignants. « C'est un effort considérable qui nous a permis d'assurer depuis 1991 des cours à 720 000 citoyens, libérés de l'alphabétisme », a annoncé Aïcha Barki, qui insistera surtout sur la création d'un fonds spécial pour assurer une gestion administrative efficace de l'opération. « Le projet du centre d'alphabétisation de la ville d'El Khroub n'est qu'une étape vers la création d'autres établissement où la réflexion sera orientée vers l'ouverture de classes d'apprentissage pour jeunes, en parallèle avec les cours d'alphabétisation », a rappelé l'oratrice, précisant que l'idée sera étudiée avec les responsables du ministère de la Formation professionnelle.