La Direction de la petite et moyenne entreprise et de l'artisanat (DPME) de Ouargla en mal de repères depuis sa création deux ans plus tôt met les bouchées double. L'état des lieux était très peu encourageant au départ. Peu d'artisans officiellement inscrits à la chambre de l'artisanat et des métiers, peu d'artisans en exercice en fait, et des métiers en déperdition. Côté matériel, un foncier s'étendant sur 7300 m2 fragmenté depuis des années et occupé par différentes instances. Pour déloger les anciens locataires habitués au coin et peu propices à un départ volontaire, la persuasion. Les efforts déployés par la wilaya dont l'autorité avait permis l'occupation des lieux ont dernièrement porté leurs fruits. Les uns se sont installés au centre commercial à l'abandon. Seul, l'Office national des statistiques reste et la direction propriétaire des biens, qui avait introduit une action en justice, a bénéficié d'un jugement en sa faveur concernant la récupération de la fameuse bâtisse située à l'avenue de la République en plein cœur de Ouargla. Pour le secteur de l'artisanat, c'est le projet grandiose d'une immense maison qui devient réalité. Il s'agit de la réhabilitation de l'ancienne maison de l'artisanat qui ne comporte en ce moment qu'une petite aire de vente, fort joliment aménagée à vrai dire, mais qui reste assez modeste par rapport aux potentialités artisanales et aux espérances des artisans de la wilaya. Pendant que le dossier du foncier était devant la justice, le projet de réhabilitation et d'équipement de la future maison d'artisanat a donc été dûment réfléchi. L'étude vient d'être finalisée et présentée hier à la direction qui a demandé l'établissement des cahiers des charges des travaux répartis en quatre lots afin de minimiser le délai de réalisation d'une durée initiale de 12 mois. Les travaux nécessiteront 30 millions de dinars. Pour le directeur de la PME et de l'artisanat de Ouargla, c'est un joyau architectural de type saharien qui sera réalisé. Le volet formation revêt la plus grande importance dans le domaine, puisque nos artisans sont dépourvus des connaissances ô combien précieuses en matière de création d'entreprises, de gestion des stocks et de comptabilité. Sitôt le besoin situé, la DPME a focalisé ses efforts sur ce volet. Elle compte à son actif la formation de 136 gestionnaires en 2007 avec la collaboration d'éducateurs affectés par la chambre de l'artisanat et des métiers. Il faut préciser qu'à la lecture de certaines statistiques, les métiers de l'artisanat risquent l'extinction si de véritables mesures incitatives ne sont pas prises. Ouargla qui compte pourtant les pionniers de l'art du sablage, reproduit un peu partout dans le Sud à présent ainsi que les premiers façonneurs de roses des sables. La nouveauté est que le maître en la matière, à savoir Abderrahmane Maârouf projette l'ouverture d'une galerie dédiée à l'art du sablage. Touggourt, qui est pour sa part la ville de la broderie par excellence, compte le plus grand nombre de brodeuses, gardiennes d'un métier d'une finesse absolue. Un métier convoité par les plus jeunes qui aspirent à la maîtrise des techniques et au gain, car cette broderie est parmi les rares formes d'art artisanal à avoir pu s'imposer sur le marché national et international grâce à sa finesse et surtout parce qu'elle a su garder son authenticité soutenue par le choix de couleurs inspirées du milieu saharien dont les secrets sont enseignés dans les centres de formation professionnelle de la ville dont la plus ancienne structure date de 1923. Reste à souligner que malgré le nombre réduit d'artisans et le manque d'appui aux métiers d'art, une vie associative autour des produits d'artisanat est observée dernièrement dans la wilaya qui compte actuellement huit associations artisanales dont trois ont été créées durant les trois dernières années. Créée par une pharmacienne de la ville, une association féminine du tapis de Ouargla s'acharne à redonner au tissage de la région son aura d'antan.