En cherchant des études sur les vacances des Algériens, notamment à l'Institut supérieur du tourisme et auprès des centres de recherche, nous n'avons rien trouvé de récent. Il existe beaucoup d'études sur l'offre touristique, mais peu sur la demande… C'est exact. Mais nous sommes en train de mener un véritable travail d'investigation avec tous les acteurs – agences, hôteliers, transporteurs… – pour connaître les besoins précis de notre marché et jeter les bases d'une véritable politique de tourisme. De la journée à la mer au long séjour en Tunisie, la perception du mot « vacances », d'après le sondage que nous avons réalisé, varie selon les personnes interrogées. Avons-nous en Algérie une véritable culture des vacances ? Je ne pense pas. L'an dernier, nous avons mené notre propre enquête pour en savoir plus sur les motivations et les attentes des Algériens. Qu'est-ce qu'il en ressort ? Globalement que le tourisme dans le pays ne parvient pas à satisfaire ni qualitativement ni quantitativement la demande. Cinq souhaits émergent nettement : les Algériens attendent que les pouvoirs publics et le secteur privé créent de nouvelles zones touristiques de détente et de loisirs. Ils veulent que la qualité des prestations s'améliore et que les opérateurs développent une offre plus adaptée à leur budget et à leurs motivations. Ils aimeraient aussi un réseau de transports plus développé. Enfin, comme ils estiment ne pas bien connaître leur pays, ils souhaiteraient une valorisation des pôles touristiques, comme le Grand Sud, pour voyager même en dehors de la saison estivale. Il est vrai que pour l'instant, le développement du tourisme se concrétise surtout à travers les projets de complexes luxueux des Emiratis que les Algériens ne pourront jamais se payer… Oui et c'est la raison pour laquelle nous sommes en train de travailler sur quatre axes. Le premier est le soutien des investisseurs algériens ; 200 promoteurs vont pouvoir bénéficier de crédits hôteliers adaptés, d'une aide à la formation de leur personnel et à la promotion de leur établissement. D'autres opérations similaires suivront. Deuxième idée : établir un plan « qualité tourisme Algérie » pour améliorer les prestations, que ce soit dans les hôtels ou même dans les aéroports. Nous allons également intensifier la concertation avec les acteurs des secteurs autres que le tourisme, en particulier les transports. Nous sommes déjà en train de travailler avec Air Algérie pour trouver des formules plus adaptées au marché intérieur. Enfin, nous préparons un plan marketing pour communiquer sur nos pôles touristiques.