Mercredi, lors d'une conférence de presse, l'équipe chirurgicale du service de chirurgie infantile au niveau de l'hôpital mère-enfant de Sétif a organisé une conférence de presse pour présenter un bilan de son activité touchant à la coeliochirurgie. En effet, et selon les déclarations du Pr. Zineddine Soualili, Sétif serait pionnière en la matière en Algérie. Grâce à cette nouvelle technique, inscrite au palmarès de l'équipe, une demi-douzaine d'interventions ont été pratiquées, depuis le mois de mai, sur des enfants de 6 à 14 ans ; celle-ci aurait donné des résultats probants. En quoi consiste la coeliochirurgie et quels en sont les avantages ? La nouvelle technique chirurgicale consiste à opérer une petite ouverture, ou entaille, par laquelle seront introduits une caméra et les instruments nécessaires à l'acte chirurgical. Ainsi, l'enfant malade ne subira pas le traumatisme post-opératoire de la cicatrice le traversant de part en part, la durée d'hospitalisation et de convalescence sera énormément réduite, sa santé psychologique sera sauvegardée, et le coût de l'opération amorti. L'objectif que s'est assigné l'équipe du Pr. Soualili est combler le retard qui sépare l'Algérie des autres pays, plus avancés que nous dans le domaine, à l'instar de la Tunisie ou le Maroc, au plus tard dans 2 ans. En outre, le volet pédagogique permet aux étudiants en médecine, toutes catégories confondues, d'apprendre cette nouvelle technique et d'être au fait du progrès de la médecine. Les autorités locales, dont le directeur du CHU, auraient fortement participé à la réussite de cette initiative, et leur aide a été précieuse. Il reste à espérer une intensification de ces aides de la part de ces autorités, ce qui permettrait à nos chirurgiens-pédiatres d'être en conformité avec les normes internationales et d'atteindre un niveau appréciable. L'acquisition d'une colonne de thoracoscopie, coûtant 8 MDA (millions), donnera l'opportunité à l'équipe d'avancer et de se rapprocher de l'objectif assigné à l'horizon 2010. L'équipe, dirigée par le Pr. Soualili, le Pr. Touabti, les Dr Choutri, Aït Yahia, Smati, Boughaba, Mimoun et Nasri, M. Arif, Melles Tebbani, Benyoucef, Abdelounis, Derradji et Zaïdi, a toujours été enthousiaste et travaille d'arrache-pied pour la réussite de ce programme d'importance nationale. A ce propos, le Pr. Soualili Zineddine, chef du service de chirurgie infantile, au CHU de Sétif, dira : « Avec l'aide et la participation de toutes et de tous, nous serons capables d'instaurer, d'ici l'horizon 2012/2013, le 1er cours africain de la parascopie pédiatrique, une fois que nous aurons rattrapé le retard. Je tiens à remercier tous ceux qui, de loin ou de près, ont participé à l'élaboration et à la réussite de cette initiative ». En parlant de la clinique de chirurgie infantile de l'hôpital mère-enfant, on ne peut qu'être choqué de constater de visu l'état des lieux. Seulement 5 petites salles accueillent un nombre important d'enfants, dont l'état de santé nécessite une intervention, et l'une d'entre elles est réservée aux grands brûlés et à la réanimation. Selon les informations que nous avons pu recueillir auprès de sources bien informées, le service a été créé en 1991 dans l'espace des suites de couches de la maternité, comportant 37 lits pour une population frôlant 1 million d'enfants. Les 2 salles d'opération ne répondent à aucune norme de santé. L'exiguïté du service et la proximité de la décharge rendent déplorables les conditions de travail. Ajoutez à cela un personnel paramédical insuffisant, 4 équipes de 2 infirmiers chacune pour 37 patients au moins (3 lits dans la salle des urgences, 17 dans la salle de réanimation, 9 autres lits, 7 couveuses et 1 table chauffante). Tout cela n'a pas empêché l'équipe de chirurgiens-pédiatres de faire, en 2007, 2 074 interventions, alors que le service avait reçu 2 868 admissions et 143 évacuations des secteurs et wilayas voisins. La liste des enfants opérables s'allonge et s'étend jusqu'à 2 011. Pour le 1er semestre 2008, 339 interventions ont été effectuées par l'équipe, qui a fait face à près de 1 000 admissions pour la même période. Sachant que le nombre d'enfants malades est de plus en plus important à Sétif, en sus de la population des autres wilayas qui vient se faire soigner dans la capitale des Hauts-Plateaux, il serait peut-être temps, messieurs les décideurs, de songer à construire un grand et bel hôpital pour nos enfants.