La crise des crédits hypothécaires, dite des subprimes, n'en finit pas de faire des victimes. Avant-hier, c'est à l'un des plus gros prêteurs hypothécaires américains, à savoir la banque californienne Indymac, de mordre la poussière. Elle est désormais mise sous tutelle des autorités fédérales, devenant ainsi le plus important établissement bancaire à faire faillite aux Etats-Unis depuis vingt-quatre ans. Lundi dernier, la banque Indymac, aux actifs évalués à 32 milliards de dollars, avait perdu plus de 98% de sa valorisation boursière et annonçait la fermeture de ses activités de crédit hypothécaire ainsi que le licenciement de 53% de ses effectifs. Mise sous le contrôle du groupe fédéral d'assurance des dépôts, la FDIC, la banque rouvrira ses portes demain sous le nom de Banque fédérale Indymac, dont la gestion sera assurée par la FDIC. La banqueroute d'Indymac, conséquence directe de la crise des subprimes, a été accélérée, explique-t-on, par les commentaires du sénateur démocrate, Charles Schumer, qui s'était publiquement inquiété de la solvabilité du groupe et avait adressé une lettre ouverte aux autorités de régulation, le 26 juin dernier, pour leur faire part de ses « inquiétudes ». Ce qui a mené à un retrait massif de liquidités par les clients au point où, en une dizaine de jours, ce sont quelque 1,3 milliard de dollars de dépôts qui ont étés retirés, mettant la banque dans une crise de liquidités jamais vécue.