Des drogués se dirigent vers le centre de cure et de désintoxication de Blida pour essayer de se débarrasser d'une habitude « maudite ». « Tout a commencé avec le tabac à chiquer, la cigarette et ensuite… la drogue avec tous ses différents types », nous dira un jeune rencontré sur place. Pour un autre, c'est son isolement en plein sud lors d'une carrière de gendarme et les conditions très difficiles qui sévissent au niveau de notre Sahara qui l'avaient incité à chercher satisfaction et bonheur même s'ils sont éphémères. Un autre avouera qu'il a été victime de la mauvaise fréquentation, et c'est grâce à une émission TV qu'il a décidé de quitter le monde « fort hallucinant » de la drogue. Selon M. Derguini, maître assistant en psychiatrie au niveau du centre en question, les patients suivent une cure de 21 jours tout en étant pris en charge par une équipe pluridisciplinaire (psychiatres, psychologues, sociologues, médecins généralistes, paramédicaux). « Ils viennent chez nous de leur plein gré, ou suite à une recommandation émanant d'un médecin. Leur âge oscille généralement entre 20 et 30 ans et ils ont commencé à consommer les drogues par simple curiosité ou parce qu'ils sont victimes de la misère, de la promiscuité, du chômage, du vide, de l'exclusion, des conséquences du terrorisme, des conflits familiaux, de l'effet d'accoutumance après une prise de certains médicaments, de l'omniprésence des stupéfiants », nous dira-t-il. En 2007, le centre de cure et de désintoxication de Blida a connu l'hospitalisation de 1247 patients (drogués et alcooliques) alors que plus de 3000 personnes y ont subi des consultations médicales. Ce centre est le premier à voir le jour en Algérie (1996), un deuxième a été créé il y a quelques années à Oran et ce, en attendant la création de 15 nouveaux centres de ce genre à travers le pays. Pour le traitement, il vise à prendre en charge les effets symptomatiques qui se déclenchent après la période de l'arrêt de la consommation de la drogue, soit la phase du sevrage, à travers des prescriptions médicamenteuses ou des séances de psychothérapie.