Après avoir perdu la chefferie du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem tente de sauvegarder son poste de secrétaire général du FLN qui semble de plus en plus remis en cause. Ayant voulu gagner du temps en faisant miroiter aux militants de son parti l'imminence de la révision constitutionnelle, Abdelaziz Belkhadem a fini par lâcher du lest et céder devant l'intransigeance de ses antagonistes. En contestation depuis plusieurs mois, ces derniers ont réussi à contraindre le secrétaire général du FLN à s'asseoir à la table de négociations. Le rendez-vous a eu lieu, avant-hier, au siège national du FLN (Alger), et le résultat est tombé après quatre heures de pourparlers. Il s'agit du retour à l'ancien schéma dans l'organisation du parti, en l'occurrence le bureau politique et le comité central. C'est ce qu'a affirmé Abbès Mekhalif, ancien chef du groupe parlementaire du FLN et membre de la délégation des protestataires du vieux parti qui a été reçu par Abdelaziz Belkhadem. Une délégation composée de 7 membres, dont l'ancien député, Abdelkader Zidouk. « Nous avons discuté à bâtons rompus et exposé à Belkhadem tous les problèmes et tous les dépassements que nous dénonçons depuis plusieurs mois », affirme-t-il. Selon Abbès Mekhalif, les contestataires ont axé notamment sur le respect du règlement intérieur et des statuts du parti qui ont été piétinés depuis le 8e congrès bis. « Nous avons dit clairement à Belkhadem : si vous êtes encerclé, nous allons vous faire sortir de cette situation ; si vous êtes otage d'un clan, nous allons vous libérer et si vous ne voulez pas résoudre cette situation, nous allons exercer notre forcing et occuper le siège national du FLN », ajoute-t-il. Outre le retour à l'ancienne organisation du parti, Abdelaziz Belkhadem a promis à ses vis-à-vis, ajoute notre interlocuteur, d'accélérer l'opération de réorganisation des structures locales, à savoir les kasmas et les mouhafadhats, en organisant des assemblées générales. « Nous avons attiré l'attention de Belkhadem sur l'exclusion des militants qui est une pratique inadmissible », enchaîne-t-il. Les discussions entre les deux parties, indique-t-il, ont également porté sur la préparation de la réunion du conseil national et le congrès extraordinaire du parti, dont la date de la tenue n'a pas encore été fixée. Cette rencontre constitue une première victoire pour les contestataires qui sont en majorité des proches de l'ex-secrétaire général de l'ex-parti unique, Ali Benflis. Ces derniers, rappelons-le, avaient menacé récemment d'organiser un large mouvement de protestation pour faire tomber l'instance exécutive actuelle, si Belkhadem ne répond pas à leurs doléances. En octobre 2007, ce même groupe avait organisé un sit-in devant le siège national du FLN, à l'issue duquel il a demandé le départ de l'actuelle direction du parti.