Le village Aït Ibrahim, distant de 6 km du chef-lieu de la commun, est dans une situation lamentable.Les villageois souffrent de nombreux problèmes qui durent depuis plusieurs décennies déjà. L'alimentation en eau potable est quasiment inexistante selon les responsables du comité du village rencontrés sur les lieux. Le projet d'extension du réseau d'AEP n'a pas été concrétisé, les citoyens continuent à s'approvisionner à partir des sources qui existent dans le village et qu'ils ont eux-mêmes aménagées et réhabilitées. Mais le calvaire est loin d'être contenu, car en été l'eau manque. Ceci a obligé le comité du village à réagir en réglementant la distribution de l'eau. Celle-ci est en fait rationnée : 40 litres par foyer par jour. Ce qui est « insuffisant », disent les habitants. Selon notre interlocuteur, une enveloppe de 1 milliard de dinars a été dégagée par les pouvoirs publics pour la construction d'un château d'eau sur les hauteurs du village ainsi que d'une station de pompage au village mitoyen, Amara Sefla. La route du village est un autre problème. Entièrement délabrée et quasiment impraticable, elle met le village dans un état d'isolement. « Le programme de réfection de cette route a été divisé en trois étapes. Les deux premières ont été réalisées, mais la troisième, celle du tronçon reliant notre village a celui de Amar Asefla n'est pas encore entamée », dit notre interlocuteur. Et d'ajouter : « Les autorités locales ont carrément oublié notre village. » L'éclairage public est un luxe pour les villageois. Les lampadaires sont installés depuis l'électrification du village il y a une quinzaine d'années. Même la classe juvénile n'est pas épargnée par le marasme quotidien. Le village a un semblant de stade qui fait l'objet de plusieurs réclamations en vue de le réhabiliter. Par ailleurs, les villageois réclament l'ouverture de la salle de soins qui se trouve à Amar Asefla. Cette dernière a été construite durant les années 1990 et n'a pas ouvert ses portes depuis. « La salle de soins, dont la construction est achevée il y a maintenant treize ans, n'est pas opérationnelle, c'est un véritable calvaire que nous vivons », dit un habitant du village. Pendant la décennie noire, le village Aït Ibrahim a connu une dégradation de la situation sécuritaire. « Les premiers qui ont pris les armes dans le cadre des groupes de légitime défense (GLD) sont des nôtres », dit un autre habitant du village. Face à tous ces problèmes, il ne restait aux citoyens qu'une seule voie pour se faire entendre : les manifestations publiques. Le 29 juin dernier, ils ont procédé à la fermeture du siège de l'APC. Le chef de daïra leur a promis de prendre en charge les problèmes de leur village par une intervention rapide concernant la réalisation de la troisième tranche de la route reliant leur village à celui de Amar Asefla.