Pas moins de 156 milliards ont été mobilisés par la wilaya, auxquels s'ajoutent les 32 milliards de dinars consacrés au titre de l'année 2007. Cette aisance financière a-t-elle eu des répercussions sur le quotidien du citoyen ? « Nullement », rétorqueront des élus pour qui des projets entamés ne sont pas encore achevés en dépit des assurances de l'administration. Seuls quelques projets furent réalisés. « Si l'on se fie aux chiffres, rien de vraiment important par rapport à l'année dernière », soutient M. Aït Cherif, élu FFS. Une nouveauté : dans l'allocution de M. Addou, il n'est pas fait mention de l'aspect hygiène alors qu'il se trouve être parmi les projets fétiches de l'ancien wali de Djelfa. Est-ce en raison des « progrès » réalisés ? La capitale souffre toujours avec la mise en service de la décharge de Oued Smar et la difficulté qu'éprouvent les instances de wilaya pour trouver des sites « d'échange ». M. Zaïm, P/APW, prend à contrepied les élus en assurant que 95 des projets tracés ont été réalisés et que les retards enregistrés sont dus aux procédures administratives contenues dans la loi sur les marchés publics et aux décisions du ministère de l'Intérieur devant valider les délibérations prises à l'assemblée. Il assure que « des orientations budgétaires sont maîtrisées ». Il appelle de ses vœux à de nouvelles modifications qui tordront le cou aux anciennes habitudes. « Le législateur doit s'en rendre compte et corriger de lui-même », relève-t-il à propos des nouvelles révisons de la loi 90-09. Le P/APW ne se gênera pas pour accabler les élus de l'assemblée, lesquels ne sont pas au fait des dossiers. « Le plan de circulation a été proposé en 2002, mais a suscité un tollé. Il se trouve que 4 ans plus tard, il est adopté. C'est dire que les élus tiennent toujours à leurs prérogatives. Si un projet est inscrit, nous devons le réaliser. L'administration demeure obsolète et on doit faire front commun pour la ramener à plus de considération envers les élus du peuple », soutient-il. Les élus de l'opposition font entendre un autre son de cloche en assurant que l'administration veut tenir en respect les élus. Pour preuve, les logements sociaux participatifs promis aux élus par le P/APW qui « reste très proche du wali ». Pas moins de 42 élus ont déposé des dossiers alors qu'ils n'étaient que 12 à figurer sur la liste. « Reste à prouver si le wali a répondu aux vœux des élus. Peut-être que par cette manière de procéder, il veut avoir une assemblée docile à son seul service. Déjà que les élus du FLN ne sont pas trop bruyants », relève-t-il. Interpellé sur ces LSP, M. Zaïm refusera de répondre en faisant remarquer que des gens malintentionnés colportent des « rumeurs ». « La saison estivale a été entamée dans la débandade. On n'a pas assisté à l'organisation d'événements qu'accueille la capitale tels les festivités d'Alger, capitale de la culture arabe et les Jeux africains et afro-asiatiques. C'est vous dire le respect qu'on voue aux élus du peuple », soutient M. Chegnane. Il assure encore que la commission des finances, dont les membres sont souvent absents, ne s'est rendu compte du déficit de 357 millions de dinars auxquels fait face l'APW que très tardivement. Faut-il noter qu'une autre session ordinaire consacrée à l'étude du le budget primaire de 2008 pourrait intervenir si l'administration décide de soumettre le budget aux élus en raison de la prolongation du rendez-vous électoral (novembre). « Peu probable », soutient un élu qui assure que les conditions ne sont pas pour faciliter le travail de l'assemblée. « Le bilan n'a pas été fait alors que M. Zaïm a promis qu'une commission sera mise en place », atteste-t-il.