Lors de sa visite, lundi dernier, dans la commune de Lakhdaria, le wali de Bouira, Ali Bouguerra, n'y a vu que du feu … éteint. Durant la semaine qui a précédé cette importante visite, des incendies se sont, en effet, déclarés dans toutes les décharges sauvages se trouvant sur l'itinéraire que devait emprunter le premier responsable de la wilaya. Certains feux avaient pris une telle ampleur qu'ils ont obligé les pompiers à intervenir avec deux camions. Pas moins de 16 projets, lancés ou en voie de l'être, ont été inspectés par le wali qui a terminé sa visite par une réunion de travail. Néanmoins, entre les différentes étapes, le wali est passé à côté de certaines choses, sans pouvoir les regarder de près, à la grande joie des responsables locaux qui les cachaient comme des tares. Pour ne pas trop ennuyer le lecteur, contentons-nous de quelques exemples seulement. D'abord, le wali n'est pas passé loin d'un lotissement appelé Choudar Salah, dont les habitants ne sont pas tous logés à la même enseigne. Certains (une minorité) ont des trottoirs devant leur porte, d'autres (la majorité) pataugent encore dans la boue, mais tous n'ont pas vu l'eau couler chez eux depuis la création du lotissement en 1988, comme ils n'ont jamais vu la couleur du camion affecté au ramassage des ordures ménagères. Des citoyens algériens de seconde zone en somme ! Ensuite, si le wali était arrivé une ou deux heures plus tôt que prévu, il aurait constaté de visu « comment travaillent les employés de l'APC quand ils ont le bâton au- dessus la tête », pour reprendre une expression qui était dans toutes les bouches ce lundi, à Lakhdaria. Enfin, le wali a longé, sans s'en apercevoir, le cinéma Djerrah et la salle OMS près du lycée Si El Houes, tous deux tombés en désuétude. Et la liste est encore longue de ces anomalies, aberrations et autres pratiques douteuses qui, mises bout à bout, freinent le développement à Lakhdaria.