“Les hadjis, qui veulent plus de confort et des prestations supplémentaires et qui peuvent se le permettre financièrement, ont la possibilité d'accéder à un tel service auprès des agences privées”, affirme le DG de l'Office national du hadj et de la omra. Trente-deux agences de voyages privées vont participer cette année à la campagne de pèlerinage du hadj à La Mecque en prenant en charge un quota de 8 000 pèlerins qui leur a été octroyé par les services du gouvernement après une sélection “rigoureuse” des agences intéressées par l'opération. C'est ce que soutient le directeur général de l'Office national du hadj et de la omra, Cheikh Berbara, qui nous a fait part hier de la décision prise cette année d'appliquer pour la première fois une tarification libre par les agences de voyages sur le prix du hadj. Certes, le prix de référence reste fixé et sera appliqué pour les pèlerins transportés par les organismes étatiques, comme l'Office du hadj, Touring Club (TCA) et l'Office national du tourisme (Onat), mais les hadjis sont dorénavant libres de négocier avec les agences sélectionnées une prestation et une tarification spéciales. “Les hadjis, qui veulent plus de confort et des prestations supplémentaires, des chambres sigles ou doubles par exemple, et qui peuvent se le permettre financièrement, ont la possibilité d'accéder à un tel service”, affirme M. Berbara qui, insiste toutefois à préciser que l'office qu'il dirige sera le garant de l'application de l'accord qui sera signé entre les deux parties. “Aucune défection ne sera tolérée”, martèle-t-il. D'ailleurs, note notre interlocuteur, chaque agence est tenue de remettre à l'Office du hadj une copie du contrat signé. Selon M. Berbara, les agences de voyage privées impliquées dans la campagne de cette année ont été sélectionnées de “manière rigoureuse” par une commission ministérielle (7 départements ministériels), selon des paramètres “bien étudiés” en prenant en compte le professionnalisme, l'expérience dans ce type d'opérations… “Le pèlerinage est quelque chose de sacré. Ce n'est pas un jeu. On n'a pas le droit de malmener nos hadjis qui sont pour la plupart âgés. Le hadj n'est pas qu'une opération purement lucrative”, soutient-il. Sur les 102 agences qui ont retiré le cahier des charges, la commission ministérielle en a retenu 32 en passant à la trappe les 70 autres. M. Berbara indique, sur un autre plan, que “l'équilibre régional” a été respecté dans la sélection des agences appelées à prendre part à l'opération. Ainsi, le territoire sera couvert par 5 agences pour le Sud (sur 9 agences candidates), 8 agences pour l'Ouest (sur les 29 soumissions), 10 agences pour l'Est (sur 22) et, enfin, 9 pour le Centre (sur 40 soumissions). Le directeur général de l'Office du hadj indique, par ailleurs, que dans le cas où des défections seraient enregistrées parmi les agences sélectionnées, des mesures peuvent être prises rapidement pour remplacer les défaillantes. Notre interlocuteur nous a aussi fait part des décisions prises par le gouvernement afin d'améliorer le séjour des pèlerins algériens en Terre sainte. Il s'agit notamment des conditions d'hébergement puisque les hadjis seront logés à 6 par chambre au maximum, alors qu'auparavant la limite allait jusqu'à 8 par chambre. De plus, la commission d'organisation a porté son choix sur des lieux d'hébergement proches des Lieux saints et éloignés des grands carrefours et des voies denses de circulation automobile afin de protéger nos pèlerins. Une amélioration sera aussi perceptible au camp de Minan où les hadjis seront regroupés par camp de 2 000 personnes contre 2 500 auparavant afin de leur offrir plus de confort. Ceci dit, M. Berbara tient à préciser que cet endroit présente la particularité de recevoir un flux de pèlerins beaucoup plus important que sa capacité. En effet, le camp de Minan est fait pour recevoir environ 1,4 million de pèlerins alors que ces dernières années, il en accueille durant la période de hadj plus 3 millions. “Nos pèlerins doivent comprendre qu'il s'agit là d'un sacrifice à consentir. C'est un acte religieux. Ce n'est pas une mission touristique”, explique-t-il. Interrogé à propos de la découverte l'année dernière parmi la mission algérienne de pèlerins malades (relevant de la psychiatrie), M. Berbara confirme qu'il y en avait exactement 12 cas rapatriés avant la fin du pèlerinage. Mais le plus étonnant, selon lui, est ailleurs. Il y avait aussi parmi la délégation 9 personnes dialysées en plus de deux femmes enceintes qui ont accouché lors de leur séjour en Terre sainte. Afin que de telle situation ne se reproduise pas lors de la prochaine campagne, des mesures ont été prises par les autorités. Ainsi, tous les pèlerins sont tenus de passer par la commission médicale de leurs wilayas respectives constituées chacune de 3 médecins. “Le contrôle sera sévère cette fois-ci”, affirme notre interlocuteur, qui affirme que même les médecins membres des commissions médicales seront ramenés d'autres wilayas. Concernant la tarification appliquée pour le hadj, M. Berbara relève une légère augmentation du prix à 290 000 dinars, soit 5 000 DA de plus que l'année dernière. Toutefois, tient-il à préciser, l'allocation octroyée pour le pèlerin qui était jusque-là de 2 300 rials saoudiens passera à 2 500 rials, soit une augmentation de 200 rials. À noter que le quota algérien de hadjis ne subira pas de changement cette année. Ils seront encore 36 000 dont 22 000 seront pris en charge par l'Office du hadj. Le reste est partagé entre le TCA, à raison de 4 000, l'Onat (2 000) et les 32 agences de voyages privées, à raison de 250 hadjis chacune. Interrogé sur le risque de contamination par la grippe porcine de nos hadjis, M. Berbara indique qu'il n'y a pour le moment aucun cas de cette maladie enregistré en Arabie Saoudite et que des mesures seront prises par les autorités saoudiennes afin d'empêcher les personnes suspectes de pénétrer sur leur territoire.