Je dois regretter que l'Allemagne ne soit pas présente en Algérie comme il se doit, notamment en termes d'investissement. » C'est en ces termes que Abdelhamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, a évalué le degré d'implication des Allemands dans l'économie algérienne hier lors du forum d'affaires algéro-allemand, organisé à Alger à l'occasion de la visite qu'effectue en Algérie la chancelière allemande Angela Merkel. En présence du ministre allemand délégué pour l'Economie et les Technologies, Bernd Pfaffenbach, ainsi que du panel de PDG de grandes entreprises allemandes, M. Temmar s'est dit « impressionné par le nombre et la qualité » des hommes d'affaires qui composent la délégation. Il fera remarquer, cependant, que les entreprises allemandes étaient beaucoup plus nombreuses à s'intéresser à l'Algérie dans les années 1970 où l'essentiel des équipements industriels était « made in Germany ». « Il faudrait que ces entreprises reviennent aujourd'hui et redonnent du souffle aux entités industrielles qu'elles ont équipées », a lancé M. Temmar à la délégation allemande. Pour lui, l'environnement économique algérien se prête aujourd'hui à toute sorte d'investissements rentables « d'autant que le pays est devenu le plus ouvert de toute la région et le moins protégé en termes de protection douanière ». Il lancera à l'adresse des hommes d'affaires allemands un appel à une plus grande coopération et une plus grande volonté pour « un partenariat gagnant-gagnant ». Pour sa part, le ministre délégué allemand a indiqué que la visite de la délégation des hommes d'affaires a pour objectif « d'approfondir les relations économiques entre les deux pays ». « Nous ne sommes pas venus pour brader l'économie algérienne, mais pour asseoir un partenariat mutuellement bénéfique pour les deux pays », précisera le ministre. Il dira qu'en matière d'échanges commerciaux, son pays a toujours encouragé, notamment dans le cadre de l'Accord d'association Algérie-UE, la promotion des produits en provenance du pourtour de la Méditerranée. Le ministre a annoncé, à ce propos, que le Parlement allemand vient d'adopter l'accord ratifié entre l'Algérie et l'Allemagne concernant le non-doublement des impositions qui entrera en vigueur prochainement. S'agissant de l'énergie, le ministre allemand a exprimé le vœu de son pays de voir le partenariat algéro-allemand se consolider dans ce domaine, d'autant que l'Algérie est le deuxième fournisseur africain de l'Allemagne en gaz naturel. « L'Algérie peut très bien renforcer les approvisionnements de l'Europe en gaz », a-t-il ajouté. Les participants au forum ont tenu, par ailleurs, à mettre en exergue quelques expériences réussies de partenariat entre des entreprises allemandes et algériennes des secteurs public et privé, particulièrement pour ce qui est des volets formation et transfert de savoir-faire. Selon le directeur général de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie, Mohamed Chami, même si les investissements directs allemands en Algérie ne dépassent pas 400 millions d'euros, « l'apport allemand en termes de formation et de transfert de technologie est très important ». Deux expériences de partenariat ont été ainsi présentées aux hommes d'affaires allemands et algériens. La première concerne le projet du métro d'Alger, dont le tracé a été réalisé par le groupement composé de l'entreprise allemande Dywidag et l'algérienne Cosider. La deuxième concerne les activités du groupe RedMed spécialisé dans la logistique fournie aux compagnies pétrolières, notamment en matière de protection de l'environnement, avec la collaboration de l'allemand GTZ.