L'explosion démographique qu'a connue la commune de Aïn Smara, ces dernières années, essentiellement due à l'extension rapide des différents quartiers composant cette paisible agglomération, n'a malheureusement pas été suivie au plan urbanistique et encore moins au niveau des services. Les habitants estiment que beaucoup de choses restent à faire, et que les autorités publiques n'en font pas assez ; pourtant cette banlieue a tout pour devenir un modèle du genre, surtout si l'on sait que Aïn Smara compte l'un des taux d'analphabétisme le plus faible sur l'ensemble des communes constantinoises, lequel avoisine les 17%, et du à une forte concentration de cadres. Par ailleurs, le premier motif de plainte chez les habitants est l'état désastreux de la voirie. En effet, mis à part les quelques opérations de colmatage, aussi rares que sporadiques, ce problème n'a jamais été réglé de façon sérieuse. L'entrée Nord de la cité CNEP à H'richa Ammar reste un exemple singulier en la matière, car s'aventurer maintenant dans ces lieux c'est opérer soi-même la destruction de son propre véhicule. A ce propos, un des riverains dira : « Nous essayons d'emprunter cette entrée Nord afin d'éviter de faire tout un détour mais surtout pour éluder la circulation au niveau de la route principale. Cependant, nous sommes obligés de rouler sur d'énormes bosses et des crevasses inimaginables pour y arriver. Ce qui me désole le plus est le fait que la situation n'a pas changé en trois ans. Pourtant ce souci n'est pas des moindres ». Des habitants se plaignent aussi du manque de transport et de l'anarchie qui caractérise le rendement des quelques transporteurs existants sur la place. Aussi bien les bus que les taxis, ils se font rares lors des journées dites sensibles, c'est-à-dire les jours fériés ou les week-ends, surtout les vendredis. Il est arrivé même que la station réservée aux taxis, se trouvant en plein centre de la commune, reste déserte des heures durant. Ceci sans signaler que le transport est quasi inexistant la nuit. D'ailleurs, un citoyen rencontré sur place précisera : « Le vendredi, il nous arrive de rester toute une matinée avant de trouver un taxi pour nous emmener au centre-ville. Pas la peine d'y songer la nuit, car vous ne trouverez pas de taxieurs et encore moins de fraudeurs pour vous transporter pour une urgence ». Et un autre d'ajouter : « On se demande pourquoi notre commune n'est pas desservie par les bus de l'ETC au même titre que la nouvelle ville, pourtant notre commune est l'une des plus anciennes de la wilaya et peut-être parmi les plus peuplées ». Ces cris de détresse dénotent du marasme gagnant les riverains, qui pensent que la commune n'a pas eu la même chance que les autres en terme de services et d'aménagement. A signaler que la seule salle omnisports qui y existe est réservée, jour comme de nuit, à une seule discipline : le football. Même le petit terrain qui la jouxte, construit récemment par l'APC, sert aussi de terrain à cette discipline. Les jeunes ont l'impression d'être piégés à Aïn Smara.