Sir Paul n'a pas échappé aux affres du débat linguistique canadien à quelques jours de son concert au Québec pour souligner les 400 ans de la capitale québécoise, fondée par le Français Samuel de Champlain en 1608, date marquant aussi le début d'une présence francophone continue en Amérique. Une poignée de députés indépendantistes du Parti québécois ont ouvertement critiqué la pertinence d'inviter le sir britannique pour fêter l'Amérique française et dénoncé une « canadianisation » de ces célébrations, soit sa « récupération » par le gouvernement fédéral canadien. « Je pense qu'il est temps de fumer le calumet de la paix et de mettre de côté les rengaines. C'est un spectacle d'amitié », a déclaré McCartney à la chaîne Radio-Canada qui l'interrogeait sur la réaction de certains nationalistes québécois. « Je suis très ami avec les Français que je connais. Je connais des gens de toutes les nationalités. Je suis amis avec des Allemands. Selon cet argument, je ne devrais jamais aller en Allemagne », a ajouté l'ex-Beatles en référence à la Seconde Guerre mondiale. Les organisateurs attendent plus de 200 000 personnes, ce soir, pour le concert gratuit de Paul McCartney sur les Plaines d'Abraham, vaste parc dans le cœur de la capitale québécoise, où les Anglais avaient battu les Français en 1759. Anticipant une affluence monstre, ils diffuseront en direct le spectacle sur des écrans géants jouxtant le site et à la carte sur une chaîne de télévision payante.Ce concert, ajouté le mois dernier au programme des fêtes du 400e de Québec, est en fait la seule date de l'artiste britannique en Amérique du Nord cette année et devrait attirer plusieurs fans des Etats-Unis. « Ce qui m'a décidé, c'est le fait que vous fêtiez vos 400 ans. Toutes les villes ne peuvent pas en dire autant. C'est votre anniversaire et j'aime cette idée de venir vous voir et prendre part à vos célébrations », a-t-il dit au quotidien local, Le Soleil.« Pour moi, c'est bien plus une fête qu'une occasion de livrer un message politique. Je ne suis pas assez au fait des enjeux politiques au Québec pour me prononcer », a souligné Paul McCartney qui effectuera sa première visite dans la capitale québécoise. La chef des indépendantistes du Parti québécois, Pauline Marois, s'est dissociée des députés de sa formation politique qui ont critiqué la tenue à Québec du concert de Sir Paul.