Une caravane culturelle en provenance de la région des Oasis, plus précisément de la wilaya de Ghardaïa, a planté son décor saharien à Témouchent, une présence matérialisée dès l'abord par une khotara (bascule de puits) et une tente dressée à l'entrée de la maison de la culture. Pour ce déplacement, c'est une autre facette, tout aussi colorée du M'zab, mais la moins médiatique qui a été mise à l'honneur, même si la pentapole de Ghardaïa est présente par son artisanat et les maquettes de quelques-uns de ses sites, dont l'architecture constitue, pour les spécialistes en la matière, une leçon dans l'art de bâtir et d'urbaniser. Ainsi, C'est Metlili, le berceau des Chaâmbas, une fédération de tribus de grands nomades, qui a essaimé sur tout le Sahara, qui est présente à travers son folklore ainsi qu'une exposition de sculptures sur pétiole (carnaf) et de troncs de palmiers. L'usage pour la première fois de ce matériau local, après le sable pour la peinture, a été étrenné par un de ses enfants. Cet artiste, Mohamed Chenina, présent par ses œuvres, est actuellement invité aux Emirats, où son art a fait sensation. El Menia (El Goléa), l'oasis aux 200 000 dattiers, au sud de la wilaya, dans la direction du Gourara, ville où gît le « marabout blanc », le père Charles de Foucauld, est là également. Elle l'est avec ses troupes folkloriques, karkabou et baroud et sa parenté avec le Gourara ainsi qu'un orchestre de premier plan. De la sorte, Ghardaïa vient de faire oublier la décevante prestation, deux semaines plus tôt, de la caravane de Tizi-Ouzou en s'imposant à sa place en véritable JSK de la culture, ce qui a fait dire à d'aucun que la culture est finalement l'apanage de ceux qui s'en gargarisent le moins.