Bien que le Panaf' ne soit déjà plus qu'un souvenir, la fête n'en continue pas moins de se poursuivre à Aïn Témouchent. La prolongation d'un été festif est le résultat d'une programmation judicieuse concoctée par le commissaire du Festival culturel qui a effectué les déplacements de la caravane témouchentoise avant l'arrivée de l'été, de façon à recevoir celles des autres wilayas en pleine saison estivale. Ainsi, les soirées musicales et folkloriques, animées depuis son arrivée par une caravane de Médéa, continuent de l'être avec une autre en provenance de la wilaya d'Adrar. L'alléchant plateau de celle-ci s'est décliné dès l'ouverture de sa semaine culturelle avec une tente dressée à la place Emir-Abdelkader, face à la maison de la culture. Une tente adrarie, qui l'eut cru ? d'une région qu'on connaît pour être celle d'oasis et d'un chapelet de 294 ksour s'égrenant sur plus de 1000 km depuis Foum El Keng à Timiaouine. C'est parce qu'on oublie souvent qu'Adrar, outre le Touat et Gourara, c'est aussi le Tidikelt et le Tanezrouft, un désert absolu à l'ouest des montagnes du Hoggar, pays des Touareg. Cette tente a d'autant surpris qu'elle ne rappelle en rien celle à poils de chameau et de chèvre que tout un chacun connaît. De couleur rouge brique, elle est entièrement en peau de chèvre. Le thé y coulant à flots, elle n'a pas désempli avec son orchestre moderne assis à la nomade. A la maison de la culture, une exposition livre un aperçu didactique de l'histoire de la région et révèle ses richesses artisanales. L'on y découvre les tapis de Fatis à la réputation mondiale, la maroquinerie du Tidikel et ses fameuses sandales, la poterie noire de Tamentit, unique en son genre, l'habit traditionnel style soudanais (pas de l'actuel Soudan mais l'ex-Soudan français) ainsi que des produits plus exotiques. Par ailleurs, les Témouchentois qui feront le déplacement au Théâtre de Verdure ce lundi auront la chance de faire la découverte de l'Ahellil, un genre classé patrimoine immatériel de l'humanité par l'Unesco. Ce n'est pas un folklore puisqu'il est un art bien vivant au pays des Zénètes. Propre au Gourara où il est pratiqué lors de cérémonies collectives (fêtes religieuses, pèlerinages et réjouissances profanes), il mêle poésie, chant polyphonique, musique et danse. Les autres soirées donneront à découvrir des expressions musicales représentatives des quatre principales régions ethnoculturelles car, à la différence de Aïn Témouchent où tout est métissage, à Adrar chaque région possède des caractéristiques qui la distinguent des autres. Ainsi, il sera présenté des danses folkloriques théâtralisées, le tindi et le chant chellali qui, à base de melhoun et de percussion sur tbal, célèbre l'amour et la beauté.