Un atelier clandestin de fabrication d'embarcations artisanales a été découvert hier par les éléments du groupement de la Gendarmerie nationale de Annaba dans la localité de Sidi Salem, distante de 5 km du chef-lieu de wilaya. Surpris, les « fustiers » ont pris la fuite aussitôt les hommes en vert débarqués, laissant derrière eux un arsenal de matériel et de stères de bois nécessaires à la confection de ces « felouques ». Cependant, les éléments de la gendarmerie ont réussi, après des recherches effectuées sur les lieux, à saisir 3 embarcations dont les travaux ont été récemment achevés. D'une longueur de 7 m chacune, elles étaient dissimulées sous les herbes denses à quelques encablures de Oued Seybouse. Elles ont été saisies et placées dans la fourrière d'El Bouni. « Ces embarcations artisanales sont destinées aux futurs harraga. Le fond plat et la longueur de 7 m sont des indicateurs qui ne trompent pas. Cependant, l'origine de cette importante quantité de bois composée en madriers et poutres demeure d'origine indéfinie », expliquera un des éléments de la gendarmerie. La proximité de la localité de Sidi Salem avec un dépôt de vente de bois laisse planer le doute quant à un lien supposé. Dans l'impossibilité de pouvoir s'approvisionner à cette entreprise, qui vend officiellement le bois aux chantiers de bâtiment, l'hypothèse de vol de cette matière première demeure plausible. Ce qui aggrave encore la situation. Par ailleurs, selon des sources concordantes, la fabrication des barques se fait sur « bon de commande ». En effet, les futurs harraga versent une avance de 50 000 DA pour la commande d'une embarcation de 7 m à fond plat et 50 000 DA à la réception. Les fustiers sont généralement d'anciens pêcheurs de la cité Seybouse, Sidi Salem et Chetaïbi. Un phénomène dont les corollaires ont fait naître plusieurs autres où beaucoup de pêcheurs se sont reconvertis en passeurs de harraga entre les plages bônoises et la rive européenne, notamment celle de la Sardaigne.