Le travail titanesque que livre l'Armée nationale populaire (ANP), depuis l'Indépendance, dans le déminage des régions frontalières infestées de mines, se poursuit avec succès. Ainsi, le dernier bilan des opérations de déminage menées par l'ANP au courant de l'année écoulée, fait état de plusieurs dizaines de milliers de mines détruites. Un total de 78.357 mines ont, en effet, été extraites et détruites durant l'année 2009 dans le cadre des opérations de déminage des zones minées par l'armée coloniale, a rapporté hier l'APS, citant une «bonne source». Ce bilan fait ressortir une moyenne mensuelle de 6529 mines neutralisées, permettant ainsi la dépollution d'une superficie globale estimée à 511,5 hectares. Ces résultats, qualifiés d'«encourageants», font apparaître que «l'expérience acquise et l'application rigoureuse des mesures de sécurité ont permis, d'une part, de mener à bien les tâches assignées en surmontant les difficultés rencontrées et, d'autre part, d'éviter les incidents pendant les travaux de déminage». La nature des reliefs de quelques bandes frontalières, rendant l'accès difficile aux champs de mines, ainsi que le déplacement des mines causés par les effets climatiques et l'érosion, font que la tâche est encore plus difficile, ajoute-t-on de même source. Environ 3 millions de mines antipersonnel, sur les 11 millions implantées par l'armée coloniale française lors de la guerre de Libération nationale, sont encore enfouies le long des frontières Est et ouest de l'Algérie. Le nombre de morts causé par l'explosion de certaines de ces mines après l'indépendance, dépasse les 3000 morts. L'Algérie a signé, le 3 décembre 1997, la convention d'Ottawa sur l'interdiction d'emploi, de stockage, de production et de transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction. Elle l'a ratifiée le 9 octobre 2001. Le général Jean-Louis Georgelin, chef d'état-major des Forces armées françaises, avait officiellement remis, en octobre 2007, soit 45 ans après l'indépendance du pays, au général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, les plans de pose des mines placées le long des lignes électrifiées «Challe» et «Morice» par l'Armée coloniale entre 1956 et 1959. Longue de 460 km à la frontière tunisienne et de 700 km avec le Maroc, la ligne Morice a été partiellement doublée par la ligne Challe.