Les chefs de milices de Misrata, dans l'ouest de la Libye, pourraient être traduits devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour les crimes commis sous leur commandement, a prévenu dimanche l'organisation Human Rights Watch (HRW). "Les dirigeants de la ville libyenne de Misrata pourraient être déclarés responsables pénalement de crimes graves commis sous leur commandement", a affirmé l'organisation de défense des droits de l'Homme dans une lettre ouverte aux responsables militaires et civils de la ville. HRW évoque des actes de torture et d'autres violations des droits de l'Homme dans les prisons tenues par des miliciens, et reproche aux milices de Misrata d'avoir forcé à l'exil les habitants de la ville voisine de Touarga, accusés d'avoir collaboré avec les forces de Mouammar Kadhafi. Ces crimes et ces violations sont si répandus et systématiques qu'ils pourraient constituer des crimes contre l'humanité, assure HRW. Misrata a élu en février un conseil local, le premier scrutin depuis la révolte qui s'est transformée en conflit armé et a provoqué la chute puis la mort du colonel Kadhafi. Au printemps 2011, cette grande ville côtière était l'un des seuls bastions de la rébellion dans l'Ouest. Elle a été assiégée et bombardée pendant des mois, avant que ses combattants, soutenus par les frappes de l'Otan et par des renforts arrivés de l'Est par mer, ne parviennent à défaire l'étau et à monter à l'assaut des villes tenues par le régime.