De violents combats opposaient lundi soldats syriens et déserteurs à Idleb (nord-ouest), tandis que les bombardements de l'armée ont repris à Homs (centre) et trois civils ont été tués, selon une ONG, au premier jour de la mission des observateurs internationaux en Syrie. "Deux civils ont été tués par des tirs des forces gouvernementales sur leur voiture à Hama" (centre), a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) dans un communiqué. Dans le même temps, des dizaines de personnes ont été arrêtées par les troupes régulières qui procédaient à des perquisitions à Hama et dans la localité proche de Khattab. Un autre civil a été mortellement touché par des tirs des forces de sécurité dans une usine à Inkhel, dans la région de Deraa, berceau de la contestation dans le Sud. A Homs, "les forces gouvernementales bombardent au mortier les quartiers de Khaldiyé et de Bayada", a ajouté l'OSDH, basée en Grande-Bretagne, précisant que 30% de cette ville échappaient encore au contrôle de l'armée. Ces derniers mois, Homs, surnommée par les militants la "capitale de la révolution" , a subi de violents bombardements, en particulier sur le quartier symbole de Baba Amr, repris par l'armée le 1er mars au terme d'un mois de pilonnage destructeur. Dans la ville d'Idleb (nord-ouest), de violents combats opposaient soldats et déserteurs, a ajouté l'OSDH, sans évoquer de bilan dans l'immédiat. Par ailleurs, des manifestations massives anti-régime ont eu lieu lundi, jour férié en Syrie, selon des vidéos mises en ligne par les Comités locaux de coordination (LCC), qui animent la mobilisation sur le terrain. A Deraa, dans les localités d'al-Katiba et Mleiha al-Gharbiya, les vidéos ont montré des centaines de manifestants, portant les drapeaux de l'indépendance et criant leur soutien à l'Armée syrienne libre (ASL), formée essentiellement de déserteurs. "La Syrie, libre, libre", scandaient-ils à Mleiha al-Gharbiya. Une vidéo montrait également des centaines de manifestants à Al-Habit, dan la région d'Idleb, "dénonçant la capitulation internationale" et "soutenant Homs et les régions visées" par les forces du régime. Dans la banlieue de Damas, "la journaliste Marie Issa et son mari Joseph Nakhlé ont été arrêtés samedi soir par les services de renseignements devant leurs enfants, à leur domicile à Jaramana, pour leur soutien au mouvement pacifique révolutionnaire", a encore rapporté l'OSDH. Une cinquantaine de personnes ont été tuées en Syrie depuis l'instauration jeudi matin du cessez-le-feu prévu par le plan de l'émissaire international Kofi Annan, selon un nouveau bilan de l'OSDH. Les six premiers observateurs internationaux chargés de surveiller lefragile cessez-le-feu sous l'égide de l'ONU ont débuté leur mission lundi. Outre l'arrêt des hostilités, le plan Annan prévoit le droit de manifester pacifiquement et la libération des personnes arrêtées dans le cadre de la révolte populaire qui secoue le pays depuis mars 2011.