Six civils ont été tués vendredi par les forces de l'ordre en Syrie, dont cinq dans la province de Hama (centre), tandis que des manifestations anti-régime ont eu lieu dans de nombreuses villes, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Dans la province de Hama, trois adolescents de 14, 16 et 17 ans et un homme de 48 ans ont été tués par les forces gouvernementales dans la nuit de jeudi à vendredi, "alors qu'ils gardaient leur ferme sous une tente dans le village de Chizar", a précisé l'OSDH citant des militants sur place. Un cinquième civil a péri dans le quartier de Sabounié, dans la ville de Hama. Dans la même région, des soldats ont été blessés lors de combats contre des déserteurs, selon la même source. Plus au sud, un civil a été tué dans une embuscade dans la province de Deraa, a ajouté l'OSDH. A Damas, les forces de l'ordre ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui défilaient dans le quartier historique de Midane, selon l'OSDH, qui a fait état de plusieurs manifestations dans la capitale et sa banlieue. Les forces de l'ordre ont aussi tiré sur des manifestants dans la province de Deraa, blessant plusieurs d'entre eux à Inkhel, à la sortie des mosquées après la prière de midi. A Homs (centre), des manifestants ont défilé dans plusieurs quartiers de la ville malgré les bombardements et les tirs, ainsi que dans les villes voisines d'al-Qariataine et Houla, où sept personnes ont été blessées. Et des manifestations ont eu lieu dans des quartiers d'Alep (nord), la deuxième ville du pays, selon l'OSDH. Les autorités ont également dispersé des manifestations dans plusieurs localités de la province d'Idleb (nord-ouest), près de la frontière turque. Des ombats ont opposé les forces régulières aux soldats déserteurs dans le village de Maarchourine. Les militants pro-démocratie avaient appelé à manifester vendredi sous le slogan "Notre prochain rendez-vous, Damas", appelant à intensifier le mouvement dans la capitale, quadrillée par les agents de sécurité. Plusieurs manifestations ont ainsi eu lieu à l'aube dans les quartiers populaires de Damas --Tadamone, Fahamé, Tabbalé, al-Assali, Jobar-- pour rendre hommage à l'Armée syrienne libre (ASL, formée essentiellement de déserteurs) et appeler à la chute du régime du président Bachar al-Assad. "Le quartier Tadamone ne pliera pas", proclamait une pancarte brandie par des manifestants. A Tabbalé, ils ont appelé les "cheikhs de Damas à s'éloigner du régime", selon des vidéos postées par les militants pro-démocratie sur internet. Jeudi, les violences en Syrie avaient fait 34 morts -- 24 civils, un déserteur et neuf soldats -- selon l'OSDH.