Le Premier ministre irakien Nouri El Maliki a affirmé, hier, que le régime syrien de Bachar El Assad ne tomberait pas et se dit contre l'armement de «l'opposition». «Parler de l'usage de la force pour faire tomber le régime syrien ne le fera pas tomber. Nous l'avons déjà dit mais ils (les partisans du recours à la force) nous ont répondu que le régime tomberait en deux mois (...) Cela fait un an (que la crise dure) et le régime syrien n'est pas tombé», a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Baghdad. Il ne tombera pas et pourquoi devrait-il tomber ? a dit M. Maliki. «Nous rejetons l'envoi d'armes et tout processus menant au renversement du régime car cela aggraverait la crise dans la région», a poursuivi M. Maliki. Selon M. Maliki, ni le régime ni l'opposition n'ont l'intention de lâcher prise. La crise continuera et nous, pays arabes, devons tenter d'éteindre le feu sinon l'incendie s'étendra à l'Irak, au Liban, à la Jordanie, la Palestine et à toute la région, y compris les pays qui traitent cette affaire en utilisant le langage de la force. «Nous sommes contre l'ingérence de certains pays dans les affaires intérieures de la Syrie et ces pays ont l'intention d'interférer dans les affaires intérieures de tous les pays arabes», a dit M. Maliki. «La position des deux pays (Arabie et Qatar) est étrange car ils appellent à armer (l'opposition) au lieu d'agir pour éteindre l'incendie mais ils vont devoir entendre notre voix qui s'oppose à l'envoi d'armes et à une ingérence étrangère», a-t-il souligné. Hier, le Conseil national syrien (CNS) a annoncé qu'il va «verser des salaires aux membres de l'Armée syrienne libre (ASL) avec l'aide financière de pays arabes». «Le CNS va prendre en charge le paiement des salaires fixes de tous les officiers, soldats et résistants membres de l'ASL», a déclaré le président du CNS, Burhan Ghalioun, devant les représentants de 74 pays à l'ouverture de la deuxième réunion des «Amis du peuple syrien» à Istanbul. Des participants à la conférence, parlant sous le couvert de l'anonymat, ont indiqué à des journalistes que trois ou quatre pays du Golfe versaient mensuellement des millions de dollars au CNS pour financer cette opération. L'un d'eux a précisé que cet argent serait aussi utilisé pour payer les salaires des futurs déserteurs de l'armée d'Assad qui rejoindront l'ASL. «Ils n'ont pas encore créé le fonds, mais ils vont le faire dans un futur proche. L'Arabie saoudite, le Qatar et des pays du Golfe sont impliqués. Ils ont dit qu'ils allaient verser 200 millions de dollars, mais nous demandons des milliards», a déclaré à des journalistes l'opposant syrien Haitham al-Maleh. Le chef du CNS a, par ailleurs, réitéré les demandes de l'opposition pour une intervention internationale au moins humanitaire.