Le médiateur international Kofi Annan, qui a rencontré mardi le président syrien Bachar al-Assad, lui a demandé de "prendre des mesures courageuses maintenant" pour mettre fin aux violences, évoquant un "moment charnière" après le massacre de Houla. Pour autant, le bilan des violences de mardi a grimpé en soirée à 98 morts, contre 30 précédemment, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui a fait état d'un nouveau massacre de 13 civils à Deir Ezzor, dans le nord-ouest du pays. Signe d'un durcissement de la position des Occidentaux à l'égard de Damas, les principaux pays européens, ainsi que les Etats-Unis, le Canada et l'Australie, ont parallèlement annoncé l'expulsion des représentants diplomatiques syriens de leur capitale en représailles à cette tuerie. "J'ai besoin que le président (Assad) agisse maintenant, et que les autres parties fassent leur part du travail", a déclaré M. Annan lors d'une conférence de presse à l'issue de sa rencontre avec M. Assad à Damas. "Je l'ai appelé à prendre des mesures courageuses maintenant -- pas demain, maintenant -- pour créer les conditions nécessaires à la mise en oeuvre du plan" de sortie de crise, a-t-il martelé. "Nous sommes à un moment charnière", a-t-il ajouté, faisant valoir que "la communauté internationale allait sans tarder réexaminer la situation". "Le gouvernement et toutes les milices qu'il soutient pourraient cesser toutes les opérations militaires, a ajouté l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe. Un haut responsable de l'ONU a affirmé avoir de "forts soupçons" sur l'implication des "chabbiha", des miliciens pro-régime, dans le massacre de Houla (centre) qui a déclenché un tollé international. Plus de 100 personnes, dont une cinquantaine d'enfants, ont été tués à Houla vendredi et samedi, et 300 autres blessées selon les observateurs de l'ONU sur place. D'après le secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, une partie a été victime d'éclats d'obus, ce qui implique la responsabilité du gouvernement syrien, qui seul a recours aux armes lourdes, et une partie à l'arme blanche, "ce qui désigne probablement