Le plus vieux parti d'opposition en Algérie, le Front des forces socialistes (FFS) est secoué par une fronde depuis sa participation aux législatives du 10 mai, qui a notamment mené à la suspension de son ex-secrétaire national Karim Tabbou, annoncée jeudi par la presse. Le parti, qui avait boycotté les élections législatives en 2002 et 2007, a remporté 21 sièges au dernier scrutin et, suite à des recours devant le Conseil constitutionnel, en a gagné six autres, sur un total de 462 députés. Le premier secrétaire national du FFS, Ali Laskri, a suspendu mercredi M. Tabbou suite "aux comportements et propos indignes qu'il a tenus publiquement contre le parti et ses instances", selon un communiqué du parti de Hocine Aït Ahmed. M. Tabbou avait dénoncé dans la presse "une dérive politique d'une direction qui s'est alignée et s'est rendue complice avec le pouvoir en place". Pour ces propros notamment, il "aura à répondre devant la commission nationale de médiation et de règlement des conflits", a décidé la direction du FFS. Un autre éminent membre du FFS, Samir Bouakouir, représentant du parti à l'étranger et candidat malheureux au scrutin du 10 mai, a été radié. Il avait accusé sa direction d'un "deal avec les cercles du pouvoir". Une partie des militants du FFS n'était au départ pas favorable à une participation aux élections et nombre d'entre eux sont restés opposés aux décisions de leur direction. Depuis son exil en Suisse, M. Aït Ahmed avait pressé la semaine dernière le secrétariat national de prendre des "mesures exemplaires" contre "toutes les formes de pression" menées dans le parti contre la ligne suivie. Ces élections ont placé le FFS en quatrième position dans l'Assemblée nationale derrière le parti présidentiel, le Front de Libération Nationale (FLN, 208 sièges), le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia (68), et l'Alliance pour l'Algérie Verte (AVV, islamiste, 49).