Les troupes syriennes ont subi mercredi de lourdes pertes face aux rebelles tout en poursuivant leur répression dans le pays, où les observateurs de l'ONU vont rester par "obligation morale" en dépit de la suspension de leurs opérations. La Syrie s'enfonce chaque jour encore un peu plus dans les violences, qui durent depuis plus de 15 mois, au moment où la Russie et la Chine sont toujours réticentes à l'idée d'un changement de régime par la force. Quarante-six personnes ont encore été tuées mercredi en Syrie dans les violences, dont au moins 29 soldats notamment dans des combats entre les rebelles et l'armée dans les régions de Lattaquié et de Hama, dans le nord du pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'armée syrienne perd quasiment chaque jour des hommes dans les combats avec les rebelles qui se sont multipliés ces derniers mois. Malgré la suspension de ses activités, la mission des observateurs de l'ONU --qui expire le 20 juillet-- va rester en Syrie, a indiqué mardi le général Robert Mood, le chef de la Misnus, jugeant qu'il s'agissait d'une "obligation morale". Cette mission entrait dans le cadre du plan de paix de l'émissaire international Kofi Annan, qui prévoyait notamment un cessez-le-feu mais qui est resté lettre morte. La Syrie était au centre de discussions de nombreux dirigeants au sommet du G20 à Los Cabos, au Mexique, où les divergences étaient encore très palpables entre d'une part les pays occidentaux, partisans d'un changement de régime, et d'autre part Pékin et Moscou. Le président américain Barack Obama a admis qu'il n'était pas possible de "dire à ce stade que les Russes et les Chinois sont acquis à notre cause", estimant que les liens historiques de la Russie avec Damas et la réticence de la Chine à toute ingérence freinaient un règlement de la crise. Son homologue russe Vladimir Poutine, qu'il a rencontré lors de ce sommet, a estimé de son côté que "personne n'avait le droit de décider pour d'autres pays qui devrait être au pouvoir ou pas". "Ce n'est pas changer de régime qui est important, mais qu'après un changement de régime, qui doit être constitutionnel, un terme soit mis à la violence et que la paix s'installe dans le pays", a ajouté le président russe, tout en faisant état mardi de "nombreux points d'accord" avec Washington sur la Syrie.