Les troupes du régime syrien ont intensifié leur répression de la révolte ainsi que les combats contre les rebelles à travers le pays où plus de cent personnes ont péri samedi, en grande majorité des civils. Dans le même temps, la Turquie a joué l'apaisement après avoir admis que l'avion de chasse turc abattu la veille par les forces syriennes a pu violer involontairement l'espace aérien de la Syrie. Sur le plan politique, un nouveau gouvernement a été annoncé à Damas au sein duquel l'ancienne garde a été maintenue mais incluant pour la première fois un portefeuille de "réconciliation nationale", même si le régime ne reconnaît pas l'ampleur de la contestation et l'assimile à du "terrorisme". Quoiqu'il en soit, ce gouvernement n'a aucune incidence sur la gestion de la crise, les clés du pouvoir étant tenues par le clan du président Bachar al-Assad, déterminé à en finir "à n'importe quel prix" avec la révolte lancée le 15 mars 2011. Le régime a intensifié ces derniers jours la répression avec le pilonnage sans relâche des bastions rebelles à Homs (centre), Deir Ezzor (est), Idleb (nord-ouest), Deraa (sud) et près de Damas, des assauts et des opérations sécuritaires, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Samedi a encore été une journée particulièrement sanglante avec la mort d'au moins 116 personnes, a précisé l'OSDH. Parmi les morts figurent 77 civils, dont une famille de six membres et plusieurs enfants, un déserteur, et 28 "autres soldats". Vingt-huit soldats ont péri dans les combats avec les rebelles. Ces derniers ont eu quatre tués, alors que dix militaires qui tentaient de faire défection près de Damas ont été abattus, a ajouté l'ONG. La veille, ce sont également 116 personnes qui avaient trouvé la mort, le nombre de victimes approchant la centaine quasiment tous les jours cette semaine.