Les leaders de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) ont déploré, samedi à Alger, "le retard accusé pour la formation du nouveau gouvernement" après les élections législatives du 10 mai, faisant part de leurs "inquiétudes" face à "cette situation" qui a laissé en suspens les problèmes en cours. Intervenant lors d'une séance de travail de l'AAV tenue à Alger, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Bouguerra Soltani a estimé que l'activité de l'actuel gouvernement était frappé de "paralysie", soulignant la nécessité de "réhabiliter le politique et de rendre l'espoir au peuple algérien". "Le gouvernement est frappé d'inertie. Nous avions eu l'habitude qu'après la tenue d'élections législatives, en principe il y a un changement de gouvernement. Or rien ne s'est fait. Nous avons besoin de savoir ce qui se passe", a indiqué M. Soltani. Pour M. Soltani, la révision de la Constitution ne peut être confiée à l'actuelle APN, soulignant que cette dernière "manquait de légitimité". "Nous ne pouvons pas mettre un document comme la Constitution entre les mains d'un parlement en manque de légitimité", a-t-il dit. Revenant sur les dernières élections législatives, M. Soltani a indiqué qu'ailleurs on organisait des élections pour "résoudre des crises", mais "malheureusement en Algérie, les élections sont faites pour engendrer des crises". Evoquant "le bloc des indépendants", M. Soltani a estimé que la constitution du groupe parlementaire des indépendants c'était une "diversion politique", appelant à la révision des contenus sur la base desquels ils se sont portés candidats aux dernières élections, faisant remarquer par ailleurs que les seules vrais blocs présents au parlement sont le FLN et le RND. M. Soltani a indiqué que l'AAV est toutefois disponible "au dialogue national" étant donné que la bataille d'aujourd'hui consiste à réhabiliter la politique et à rendre l'espoir au peuple algérien, en dehors des modèles, notamment ceux de certains pays arabes. M. Soltani a affirmé que "le printemps algérien" doit être construit sur le socle de "la diversité politique, économique et sociale pour réhabiliter l'activité parlementaire", appelant à cette occasion les parlementaires de l'AVV à poser des "questions de fond" pour redorer le blason terni du parlement, en dehors de toute complaisance. Pour M. Soltani, l'activité parlementaire ne repose pas sur le nombre de députés à l'APN, mais elle repose sur leur rendement et leur efficacité politique. L'Alliance de l'Algérie verte (AAV) a obtenu lors des dernières élections législatives 49 sièges à l'APN. Pour sa part, le SG de mouvement Ennahdha, Fateh Rebaï a indiqué qu'en principe, juste après les élections législatives, il y aurait une constitution d'un nouveau Gouvernement et des institutions dynamiques sur la scène politique, soulignant que "dans l'histoire des démocraties modernes une pareil inertie ne s'est pas produite". M. Rebai a indiqué que les députés légitimes qui ont rejoint le parlement se trouvent dans "une situation de lassitude", en raison de "la situation délicate que traverse le pays", soulignant que les dernières élections législatives ont conduit à réduire "le cercle du pouvoir et de la participation politique". "Nous vivons une période d'exclusion et de marginalisation réelle, mais ceci n'est pas le plus important car nous sommes de vrais militants porteurs d'un message et de projets de société". Il a fait part de sa préoccupation face à la chute des prix du pétrole dans le monde et ses répercussions sur l'économie nationale, affirmant que ceux qui ont parié sur l'achat de la paix social "se sont lourdement trompé". Pour sa part le SG d'El Islah, Hamlaoui Akouchi a également déploré le retard accusé dans la formation du nouveau gouvernement, soulignant que "le pouvoir a laissé passer la chance d'opérer un changement pacifique à l'occasion des dernières élections législatives". Selon lui, "les députés de l'AAV sont capables d'opérer un changement à travers le parlement, en dépit de leur nombre réduit".