La septième législature issue du vote du 10 mai dernier a été installée hier. Les travaux de la première séance de l'Assemblée nationale populaire ont été perturbés par les 49 députés de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) qui ont décidé de quitter la plénière au moment de l'annonce de l'installation de la commission de validation des mandats. Les députés de l'AAV ont brandi des banderoles rouges sur lesquelles ils ont mentionné : «Non à la fraude». Les bruits et les chuchotements ont duré quelques minutes jusqu'à l'annonce de la levée de la séance par le président. «Nous ne sommes pas concernés par la commission de validation des mandats car nous estimons qu'il y a des députés qui ont été élus par la fraude et qui ne méritent pas de siéger dans cette assemblée», a estimé Nouamene Lamnouar, membre du Mouvement de la société pour la paix et député de l'AAV. «On n'accepte pas la fraude et on dénonce ce qui s'est passé lors des législatives du 10 mai», a-t-il ajouté. Nouamène Lamnaour estime que les élus de l'AAV ne peuvent pas démissionner ou geler leurs travaux à l'APN car ils ont été élus «par des voix propres et non pas par la fraude». «Qu'allons-nous dire aux citoyens qui nous ont fait confiance et nous ont donné leurs voix ?» s'est-il interrogé. «Nous estimons que nous sommes leurs représentants, c'est pour cela que nous sommes là». Nouamène Lamnaour ne donne aucune suite à cette action, estimant qu'il s'agit d'un retrait de la séance uniquement. «On verra ce qu'on va faire les jours à venir» a-t-il dit. «Nous nous démarquons de cette assemblée et des décisions qu'elle va prendre qui n'engagent que les gens qui y participent», lit-on dans un communiqué distribué par les députés de l'AAV. A travers cette action, ils veulent protester «officiellement» contre les résultats, introduire «leur recours et condamner les responsables de la manipulation des résultats». L'AVV compte préserver son droit de «militantisme parlementaire», refuse la «fermeture de la scène politique et la succession pacifique au pouvoir». Les élus de l'AVV s'engagent à travailler activement dans l'opposition. Louisa Hanoune,la grande absente L'installation du nouveau Parlement a été marquée par la présence de la majorité des élus. La séance d'ouverture a été présidée par Larbi Ould Khelifa, doyen des élus, assisté par les deux plus jeunes députés dont une jeune femme. Les représentants des 27 partis représentés à l'APN étaient présents à cette séance, y compris ceux appartenant aux 16 partis ayant décidé de boycotter les travaux de l'APN et de créer un «Parlement parallèle». L'appel fait par les assistants du président de séance a révélé l'absence de trois élus, dont la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune. Dans une courte allocution prononcée à l'ouverture de la séance, le doyen des élus a appelé les députés à «être de véritable acteurs et ne pas se contenter de faire de la figuration». Selon lui, «le député à une grande responsabilité qu'il doit assumer pleinement en restant proche du peuple». Il a fait allusion à l'importance de cette législature à qui sera confiée la mission de la révision constitutionnelle et la stabilité des institutions de l'Etat. Il a appelé les partis à prôner le dialogue et l'échange. La séance a été clôturée provisoirement pour permettre à la commission de validation des résultats d'accomplir son travail et de rédiger son rapport final conformément aux dernières décisions du Conseil constitutionnel. Le rapport sera soumis au vote des élus dans l'après-midi avant l'élection du président de l'APN.