Au moins 12 personnes ont été tuées et 39 blessées dans deux attentats lundi au sud et au nord de la capitale irakienne Bagdad, selon des sources de sécurité et médicales. Une voiture piégée a explosé en début de soirée près d'un terrain de football à Hilla, à 95 km au sud de Bagdad, tuant huit personnes et blessant 32, a indiqué un responsable de la police Ali Jassem et le Dr Saad al-Khafaji de l'hôpital de la ville. Une bombe placée en bord de route à Baqouba (60 km au nord de Bagdad) a fait quatre morts et sept blessés, selon un colonel de police et une source hospitalière. Vendredi, une série d'attaques avait provoqué la mort de 12 personnes en Irak. Les nouveaux décès portent à au moins 173 le nombre de personnes tuées par des attentats en Irak depuis une première série d'attentats simultanés le 13 juin, déjà nettement plus que les 132 victimes recensées dans les statistiques officielles pour l'ensemble du mois de mai. Le 13 juin, 72 personnes ont péri dans des attaques anti-chiites revendiquées par Al-Qaïda et trois jours plus tard, 32 personnes ont été tuées par l'explosion de deux voitures piégées dans la capitale, en pleine cérémonie chiite. Les chiites sont, avec les forces de sécurité irakiennes, une cible privilégiée des groupes armés sunnites. L'Irak connaît depuis plusieurs mois une crise politique qui s'est déclarée en décembre 2011, au moment du retrait des dernières troupes américaines d'Irak, sous l'impulsion d'Iraqiya, bloc laïque dominé par les sunnites. Les dirigeants kurdes et sadristes sont depuis également entrés en conflit avec le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, qualifié de "dictateur". Le président irakien Jalal Talabani a opposé une fin de non-recevoir à ceux qui lui demandaient un vote de défiance à l'encontre de M. Maliki arrivé au pouvoir en 2006 et reconduit suite aux élections législatives de 2010, invoquant le manque de soutien nécessaire des députés à une telle démarche. Le président du Parlement Oussama al-Noujaifi a déclaré la semaine dernière que les députés anti-Maliki allaient réclamer prochainement une audition du Premier ministre dans une nouvelle tentative d'obtenir un vote de défiance.