La Syrie a quitté mercredi les débats au Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève dont les membres discutent du dernier rapport, critique pour Damas, de la Commission d'enquête internationale indépendante. Prenant la parole devant les Etats membres du Conseil, l'ambassadeur syrien auprès de l'ONU, Faisal Khabbaz Hamoui, s'est d'abord félicité de ce que le rapport de la Commission d'enquête reconnaisse "l'existence de groupes armés qui bafouent les droits de l'homme" en Syrie. Toutefois, il a souligné que le rapport des experts mandatés par l'ONU comptent des "exagérations qui touchent à l'imaginaire". M. Khabbaz Hamoui a ensuite dit que la Syrie "poursuivra sa coopération avec toutes les bonnes volontés", "réitère son engagement à mettre en oeuvre le plan de Kofi Annan" mais "ne permettra pas aux fractions armées" de mener des "attaques". "La Syrie est responsable de son peuple, de son intégrité, de la protection de tous ses citoyens", a-t-il ajouté. L'ambassadeur a ensuite jugé "honteuse" la situation au Conseil des droits de l'homme, qualifiant de "stériles" ses différentes résolutions sur la Syrie. Il alors expliqué que la Syrie est prête "à cesser toute forme de coopération avec les instances concernées tant ces instances restent impuissantes à fournir des réponses constructives".á "La Syrie prendra le moment venue sa décision qui s'adapte à ses intérêts nationaux", a-t-il dit, avant d'ajouter que "quant à la séance de ce moment (...) nous n'allons pas participer à cette séance de politisation flagrante". Il s'est ensuite levé puis a quitté la salle sous les regards des caméras. Interrogé par les médias, l'ambassadeur syrien n'a pas souhaité faire de commentaire sur sa participation à une éventuelle réunion internationale sur la Syrie. L'émissaire international Kofi Annan souhaite rassembler le 30 juin à Genève, au niveau des ministres des Affaires Etrangères, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (les Etats Unis, la Russie, la Chine, la France et la Grande Bretagne) ainsi que les pays de la région. Alors que Moscou a annoncé sa participation, l'ONU n'a pas confirmé la tenue de la réunion.