Le Groupe d'action sur la Syrie a trouvé un accord sur les principes d'une transition dans le pays, mais la presse officielle syrienne et un groupe d'opposants l'ont qualifié d'échec, et les violences sur le terrain ont rappelé qu'il serait difficilement applicable. Les membres du Groupe d'action eux-mêmes ont divergé sur l'interprétation de l'accord, les Etats-Unis estimant qu'il ouvrait la voie à l'ère "post-Assad" tandis que la Russie et la Chine, alliés du président Bachar al-Assad, réaffirmaient qu'il revenait aux Syriens de choisir leur avenir. Au même moment, une explosion, vraisemblablement provoquée par un obus, a tué 30 personnes qui participaient à un cortège funéraire à Zamalka, à 10 km à l'est de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Au total, les violences ont fait plus de 120 morts à travers le pays samedi. Et dimanche matin, l'OSDH déplorait déjà la mort de cinq civils dans la région de Hama (centre) et d'un rebelle dans celle de Deir Ezzor (est). Ni les autorités syriennes ni les principales organisations de l'opposition n'ont encore officiellement réagi à l'accord conclu à Genève, qui prévoit en particulier un gouvernement de transition pouvant inclure des membres du gouvernement actuel. Mais les Comités locaux de coordination (LCC), qui organisent la mobilisation sur le terrain, ont estimé que les "tournures obscures" employées dans l'accord permettaient au régime "de jouer avec le temps pour réprimer le mouvement de révolution populaire et le faire taire par la violence et les massacres". "La communauté internationale a une fois de plus échoué à adopter une position commune pour faire cesser les crimes du régime d'Assad", ont insisté les LCC dans leur communiqué. La presse officielle syrienne a elle aussi parlé d'"échec". "La réunion du Groupe d'action sur la Syrie à Genève hier ressemblait à une réunion élargie du Conseil de sécurité de l'ONU, où les positions des participants sont restées les mêmes", selon le journal du parti au pouvoir, al-Baas.