Un appel à libération d'un militant des droits de l'homme, incarcéré pour purger une peine de prison prononcée à son encontre en 2002, a été lancée en Algérie par une centaine d'universitaires, selon le texte publié dimanche par le quotidien El Watan. Les signataires demandent "la libération sans délai" de Mohamed Smaïn, membre de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH), incarcéré pour purger deux mois de prison pour "dénonciation calomnieuse" de civils armés par les autorités pour lutter contre les groupes islamistes. Le militant avait été arrêté le 19 juin par la police à Relizane (340 km à l'ouest d'Alger) puis incarcéré, selon le coordinateur du réseau des avocats de défense des droits de l'Homme (RADDH), Me Amine Sidhoum. Parmi les signataires figurent le président d'honneur la LADDH, Ali Yahia Abdennour, le président de la LADDH Nourredine Benissad, des écrivains et des journalistes. "L'incarcération d'une figure internationalement reconnue pour son combat pour le respect de la personnes humaine est une honte pour l'Algérie", estiment les signataires. M. Smaïn, âgé de 70 ans, avait été condamné à deux mois de prison ferme en janvier 2002 par le tribunal de Relizane à la suite d'une plainte d'un Groupe de légitime défense (GLD), des civils armés par les autorités pour défendre les villages contre les attaques de groupes armés islamistes. Sa peine a été confirmée par la Cour d'appel en octobre 2007 puis par la cour suprême en février 2012 mais l'homme est resté en liberté. Il ne peut être libéré que par le biais d'une grâce présidentielle, selon une source judiciaire. M. Smaïn avait accusé ce groupe, dirigé par l'ancien maire désigné de Rélizane, Hadj Ferguène, d'avoir exécuté des sympathisants islamistes et de les avoir enterrés dans des charniers. Pour sa défense, Hadj Ferguène avait bénéficié du témoignage d'anciens membres de groupes armés repentis attestant que ces charniers contenaient en réalité les corps des victimes de groupes armés islamistes. En 1998, la région de Relizane a été le théâtre de nombreux massacres de civils perpétrés par des groupes armés islamistes.