Une centaine de pays occidentaux et arabes, réunis à la conférence des Amis du peuple syrien à Paris, vont chercher vendredi à faire pression sur Damas et Moscou pour un départ de Bachar al-Assad dans un énième effort diplomatique aux effets incertains. L'objectif affiché de cette troisième conférence des Amis du peuple syrien, qui sera ouverte par le président français François Hollande, est de montrer une forte mobilisation internationale en faveur d'une transition politique prévoyant la mise à l'écart du président syrien. Mais les participants se réunissent sur fond de profondes divisions, d'une part entre membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie et Chine qui boycottent à nouveau ce forum refusant un départ forcé de Bachar al-Assad, d'autre part entre les différents courants de l'opposition qui n'arrivent pas à s'unifier. Les Etats-Unis, la plupart des pays européens, des Etats de la Ligue arabe dont le Qatar ou l'Arabie saoudite, représentés pour la plupart par leur ministre des Affaires étrangères, assisteront à cette conférence, aux côtés de plus d'une centaine de membres de l'opposition et de la société civile syrienne. Ils doivent y réaffirmer la "condamnation de la répression" et annoncer "des choses concrètes" pour faire pression sur le régime, soutenir la population et l'opposition, selon une source diplomatique occidentale. Cela pourrait passer par une "extension des sanctions", selon le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. Il a précisé dans un entretien au journal Le Parisien/Aujourd'hui en France que la conférence pourrait approuver le principe de la fourniture de moyens de communication à l'opposition ainsi que celui d'un appui aux "réseaux humanitaires" en Syrie. Pour débloquer la situation, les Occidentaux continuent de tabler sur un changement de position de la Russie, allié de longue date du régime syrien. Mais jusqu'à présent les efforts diplomatiques n'ont pas payé tandis que le bilan de la répression et des combats ne cesse de s'accroître. Le plan de l'émissaire international sur la Syrie Kofi Annan, qui prévoit notamment un cessez-le-feu, n'a jamais été appliqué par le régime syrien qui l'a pourtant accepté. Pour sa mise en oeuvre, la France prône un consensus à l'ONU ouvrant "possiblement" la voie à une résolution sous chapitre VII qui inclut un possible recours à la force. C'est ce que le Conseil national syrien (qui rassemble la majorité des courants de l'opposition) a demandé aux Amis du peuple syrien. Mais Moscou et la Chine y sont opposés. Quant à l'accord conclu à Genève le week-end dernier par le Groupe d'action sur la Syrie comprenant les membres permanents du Conseil de sécurité, sur le rincipe d'une transition avec un nouveau gouvernement comprenant des représentants du régime et de l'opposition sans mentionner le départ du président syrien, il suscite des divergences d'interprétation radicales.