Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a indiqué lundi à Alger que Paris souhaitait un approchement des positions du Maroc et de l'Algérie sur le dossier du Sahara occidental, soit la position "défendue par les Nations unies". Ex-colonie espagnole, le Sahara occidental est occupé depuis 1975 par le Maroc, qui le considère comme son territoire. Le Front Polisario, soutenu par Alger, réclame de son côté l'indépendance du Sahara occidental ou un référendum pour déterminer librement son choix. "Notre position est celle qui était défendue par les Nations unies. Vous savez, ils se sont saisis de cette question complexe et la position constante de la France a été d'épouser ce qui est bien évidemment la position de l'organisation internationale", a affirmé M. Fabius, lors d'une conférence de presse concluant sa visite à Alger. "Nous sommes favorables bien sûr à tout ce qui peut rapprocher l'Algérie et le Maroc et j'ai enregistré avec beaucoup de plaisir le fait qu'aussi bien mon collègue des Affaires étrangères (Mourad Medelci) que le président (Abdelaziz) Bouteflika avaient insisté sur le fait que tout ce qui pouvait être accompli pour rapprocher ces deux pays -qui sont tous les deux nos amis- était positif", a-t-il ajouté. "Si la France pouvait d'une manière ou d'une autre y aider, nous le ferions très volontiers", a-t-il encore souligné. Le Front Polisario, qui accuse Paris de soutenir les thèses marocaines, a appelé fin mai le nouveau président socialiste François Hollande à faire prévaloir "le droit à l'existence et à la justice au Sahara occidental". Le 7 mars à Rabat, le prédécesseur de M. Fabius, Alain Juppé, issu de l'UMP (droite), avait qualifié le plan d'autonomie marocain de "seule proposition réaliste". Le Maroc propose une large autonomie du Sahara occidental avec un gouvernement et un Parlement locaux, sous sa souveraineté. En mai, Rabat avait accusé de son côté l'émissaire de l'ONU au Sahara occidental, Christopher Ross, de faire un travail "partial et déséquilibré" et annoncé qu'il lui retirait sa confiance. Rabat et Alger ont néanmoins connu ces derniers mois une amélioration dans leurs relations, les deux pays cherchant à ranimer l'Union du Maghreb arabe. Dimanche, le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci a évoqué une "relation apaisée" entre les deux nations.