L'Union européenne s'est dite samedi "inquiète" des expulsions de ressortissants syriens vers la Syrie par les autorités libanaises et appelle ces dernières, comme l'a fait Paris, à "continuer à assurer la protection" des réfugiés. "L'Union européenne réitère ses attentes concernant la responsabilité des autorités libanaises de continuer à assurer la protection (des réfugiés), en conformité avec le principe du non-refoulement", a déclaré dans un communiqué le porte-parole de la chef de la diplomatie de l'Union européenne Catherine Asthon. La Haute représentante de l'UE pour la politique étrangère s'"inquiète d'informations récentes faisant état de l'expulsion par les autorités libanaises de ressortissants syriens vers la Syrie", poursuit le texte. "La Syrie d'aujourd'hui est dans une situation où la vie des gens est en danger dans tout le pays", souligne l'UE, en faisant référence à des "cas de torture bien documentés". "En tant que membre de la convention des Nations unies contre la Torture, le Liban est clairement tenu de s'assurer qu'aucune personne ne puisse être renvoyée dans un pays où elle risque d'être torturée", indique encore le communiqué. "Le Liban doit s'assurer qu'aucune expulsion n'ait lieu en dehors du cadre de ses obligations", insiste la chef de la diplomatie européenne, en soulignant que l'UE apportait son aide à Beyrouth pour faire face à l'accueil de réfugiés syriens. Le Liban a renvoyé mercredi 14 Syriens en Syrie malgré les violences à la frontière, s'attirant les critiques de défenseurs des droits de l'Homme. Les autorités libanaises ont affirmé que les raisons de l'expulsion n'étaient pas politiques, mais un responsable de l'ONG Human Rights Watch (HRW) à Beyrouth a souligné que certains des expulsés avaient exprimé la crainte de subir des persécutions à leur retour. La France s'était également dite jeudi "très préoccupée" par ces expulsions et avait appelé le Liban à assurer "la protection des réfugiés", estimant que "le principe de protection et de non-refoulement des personnes dont la vie est menacée doit prévaloir".