Un journaliste américain indépendant qui avait disparu depuis deux semaines en Syrie est détenu par les forces du régime Assad, ont annoncé jeudi le Washington Post et le groupe de presse McClatchy, ses derniers employeurs. Selon le Washington Post, qui cite des sources diplomatiques, Austin Tice, 31 ans, était détenu près de Daraya, dans la banlieue de Damas, où ont lieu de violents combats entre les rebelles et l'armée régulière. L'ambassadrice tchèque en Syrie Eva Filipi, qui représente les intérêts américains sur place depuis la fermeture de la mission américaine, a déclaré lundi sur une télévision tchèque que le journaliste était en vie et détenu par les forces gouvernementales près de Damas, où les rebelles combattent l'armée regulière. "Nous examinons les informations selon lesquelles Austin Tice est entre les mains des autorités syriennes", a déclaré dans un communiqué Marcus Brauchli, directeur général du Post. "Si elles sont avérées, nous exhortons les autorités à le relâcher rapidement et en bonne santé. Des journalistes ne devraient jamais être arrêtés pour avoir fait leur travail, même --surtout-- dans des circonstances difficiles", a-t-il ajouté. Si Austin Tice "est effectivement détenu par le gouvernement syrien, nous espérons qu'il est bien traité et qu'il sera vite libéré", a renchéri Anders Gyllenhaal, vice-président de McClatchy. Selon McClatchy, le département d'Etat américain a assuré que le régime de Bachar al-Assad n'avait pas répondu à des demandes officielles sur le sort d'Austin Tice. Des diplomates américains travaillent, à travers la médiation de la République tchèque, "pour obtenir plus d'information sur son état de santé et le lieu où il se trouve", a ajouté le groupe. Ancien soldat de la Marine déployé en Afghanistan et en Irak, Austin Tice, un reporter-photographe, est arrivé en Syrie depuis la Turquie en mai sans visa, une pratique commune chez les journalistes couvrant le conflit, a précisé le Washington Post.Après avoir voyagé avec des combattants rebelles, il s'est dirigé vers Damas en août pour couvrir les combats dans la capitale.