La principale instance de l'opposition syrienne en exil, le Conseil national syrien (CNS), qui doit renouveler ses instances la semaine prochaine au Qatar, tentera ensuite de fédérer les autres forces d'opposition en vue d'un gouvernement provisoire, a indiqué mercredi le CNS. "La phase transitoire va être difficile et nous le savons. Mais le gouvernement provisoire est une échéance nécessaire et nous espérons obtenir des résultats rapidement", a déclaré à la presse le chef du CNS, Abdel Basset Sayda, qui s'est exprimé mercredi devant la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale à Paris. "Nous préparons la prochaine réunion de Doha (le 17 octobre, ndlr) où nous allons renouveler les instances du CNS", a précisé M. Sayda, un Kurde désigné en juin, et qui ne briguera pas de nouveau mandat. "Selon le règlement intérieur, le président est là pour une durée de trois mois et doit respecter le principe d'alternance. J'ai un très grand désir de respecter notre règlement intérieur et de voir un autre collègue s'atteler à ce travail", a lâché M. Sayda, sans préciser si d'autres personnalités étaient candidates. Selon lui, "plus de vingt entités politiques syriennes, groupes turkmène, syriaque, nationalistes arabes, ainsi que des personnalités de la société civile", ont demandé à se joindre aux instances du CNS, qui élargira également sa base représentative "aux jeunes et aux femmes", a-t-il assuré. "A la suite de cette réunion, nous aurons une autre rencontre (également au Qatar) avec les forces principales de la révolution syrienne" sur le terrain, a-t-il indiqué, citant "les conseils militaires, les conseils révolutionnaires, les comités locaux". L'opposition syrienne reste très divisée, notamment entre les groupes de l'intérieur et ceux de l'extérieur, et le CNS, qui a longtemps été considéré comme "interlocuteur légitime" de la communauté internationale, peine à rassembler et à imposer sa crédibilité. Les grandes puissances qui souhaitent la chute de Bachar al-Assad exhortent régulièrement l'opposition à s'unir et être "inclusive", pour former un gouvernement transitoire représentatif de toutes les communautés et sensibilités syriennes. Interrogé sur la possibilité à brève échéance pour le CNS de se transférer en Syrie, M. Sayda, qui a effectué une visite éclair lundi en Syrie près de la frontière turque, a répondu: "c'est notre ambition. Nous avons le désir de retourner nous installer en Syrie". Mais "nous avons besoin d'une protection contre les bombardements aériens" du régime de Damas, a-t-il ajouté.