L'armée syrienne a mené mardi un raid aérien sur Alep et des perquisitions à Damas, laissant peu d'espoir sur la possibilité de faire taire les armes pour la fête musulmane de l'Aïd al-Adha dans trois jours. Dans une apparente tentative d'apaisement, le président Bachar al-Assad, dont les troupes sont engagées dans un conflit avec les insurgés qui a fait selon une ONG au moins 34.000 morts en 19 mois, a décrété une amnistie, mais en a exclu les "terroristes", mot par lequel le régime désigne les rebelles. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des dizaines de milliers de civils ont été emprisonnés et des milliers d'autres ont disparu dans les geôles du régime depuis le début de la révolte mi-mars 2011. A trois jours de l'Aïd al-Adha, durant laquelle l'émissaire international Lakhdar Brahimi a plaidé pour une trêve dans les combats opposant rebelles et forces du régime, de nouvelles violences ont eu lieu, notamment à Damas et Alep. L'aviation a bombardé un quartier rebelle à Alep, la métropole du Nord où une guerre d'usure se déroule depuis plus de trois mois, rapporte l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants et médecins sur le terrain. A Damas, les forces de sécurité ont mené une campagne de perquisitions dans le quartier périphérique d'al-Zahira. Dans la nuit, un homme a été tué par l'explosion d'une bombe dans la banlieue sud-est de Damas. Dans l'est du pays, des combats ont eu lieu près des locaux de la sécurité politique à Deir Ezzor, que les rebelles tentent de contrôler depuis des mois. Ces violences sont intervenues au moment où les autorités ont jugé "réussie" la mission à Damas de M. Brahimi, qui en cinq jours n'a pourtant obtenu aucune garantie sur une trêve temporaire. Interrogé si les deux parties étaient parvenues à un quelconque accord, Faisal Moqdad, vice-ministre des Affaires étrangères a répondu à la presse: "il faut y parvenir de manière rapide". Damas a par ailleurs accusé la France d'entraver les efforts visant à l'arrêt des violences en soutenant les "terroristes", en appelant au "Conseil de sécurité de l'ONU pour traiter de manière sérieuse la question du rôle de la France".