Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, s'en est violemment pris vendredi aux Etats-Unis, qu'il accuse de vouloir le modeler à leur guise, à deux jours d'une réunion cruciale de l'opposition à Doha. "Toute discussion visant à passer au-dessus du Conseil national ou à créer des instances le remplaçant est une tentative de nuire à la révolution syrienne en semant les germes de la division", accuse le CNS dans un communiqué. Discuter d'une refondation de l'opposition est également "le signe du manque de sérieux des forces censées soutenir le peuple syrien qui fait face au régime meurtrier", ajoute le CNS, après les récentes déclarations de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. Considérant que le CNS ne pouvait "plus être considéré comme le dirigeant visible de l'opposition", Mme Clinton a plaidé pour qu'il devienne "une partie d'une opposition élargie", en incluant "des gens à l'intérieur de la Syrie et d'autres". Elle a estimé qu'une ample coalition de l'opposition avait "besoin d'une structure dirigeante vouée à représenter et à protéger tous les Syriens", une opposition "capable de parler à chaque segment et à chaque composante géographique de Syrie". Répondant aux accusations, le CNS indique être passé "de 280 à 420 membres, dont 33% issus du mouvement (qui anime sur le terrain) la révolution et 15% de femmes", et évoque aussi une "hausse de la représentation des membres de l'intérieur de la Syrie". Jeudi, la coalition d'opposition a également annoncé pour la première fois avoir reçu des aides internationales d'un montant de 31 millions d'euros, détaillant leur provenance et leur utilisation. Les grandes puissances qui souhaitent la chute de Bachar al-Assad exhortent régulièrement l'opposition à s'unir pour former un gouvernement transitoire représentatif de toutes les communautés et sensibilités syriennes. Les Etats-Unis comptent beaucoup sur une réunion élargie à des centaines d'opposants syriens qui doit s'ouvrir dimanche à Doha, sous l'égide de la Ligue arabe.