De violents combats opposaient lundi rebelles et soldats à Alep et Damas, principales villes de Syrie, tandis que l'opposition examinait à Doha les moyens d'unir ses rangs face au régime après bientôt 20 mois de conflit et d'efforts diplomatiques infructueux. A Alep, la métropole commerçante du nord, dont rébellion et armée se disputent le contrôle depuis plus de trois mois, les combats ont ravagé le nord-ouest de la ville, détruisant un entrepôt du Croissant Rouge. Alors que les violences ne faiblissent pas à travers le pays, la communauté internationale reste impuissante, paralysée par ses divisions. Ainsi, à l'issue d'une rencontre au Caire entre le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, allié de Damas, l'émissaire international Lakhdar Brahimi et le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi, aucun terrain d'entente n'a été trouvé. "Il faut que nous soyons clairs: il n'y a eu accord sur rien", a reconnu M. Arabi. Autre victime des divisions internes, l'opposition syrienne tente de s'unifier pour opposer un front commun au régime de M. Assad, engagé depuis près de 20 mois dans un conflit ouvert avec une rébellion également éclatée et sans commandement militaire unique. Si les combattants sur le terrain ont encore enregistré des succès dimanche, en s'emparant d'un des premiers champs pétroliers du pays et en abattant l'un des redoutables chasseurs-bombardiers du régime, l'opposition tente toujours d'asseoir sa crédibilité. Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a jugé dans un communiqué que les critiques sur son manque de représentativité étaient "en partie justifiées", tout en soulignant qu'il ne pouvait être remplacé, alors que des voix réclament la création d'un gouvernement en exil. Ce communiqué intervient à l'issue du premier jour d'une rencontre du CNS à Doha, en amont d'une conférence élargie à d'autres opposants prévue jeudi sous l'égide de la Ligue arabe. Pour les Comités locaux de coordination (LCC), qui animent la rébellion sur le terrain, "il n'est plus acceptable, sous aucun prétexte, de continuer sur la voie de la révolution sans une direction politique unifiée et efficace". Les LCC ont aussi qualifié de "malvenues" les interventions étrangères comme les critiques exprimées par la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. "La communauté internationale doit revoir sa politique défaitiste oncernant son soutien au peuple syrien et aux rebelles, qui a pour résultat de laisser perdurer ce régime, se poursuivre le massacre des Syriens et de rendre la crise plus complexe et à favoriser l'extrémisme", selon le communiqué des LCC.