Le principal syndicat de Tunisie se réunit mercredi pour décider de sa riposte après avoir été attaqué la veille par des militants pro-islamistes, et alors que les appels à la grève se multiplient, à quelques jours du deuxième anniversaire de la révolution. Les antennes régionales de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) à Sidi Bouzid (centre-ouest), berceau de la révolution, et Gafsa (sud), zone minière volatile, n'ont pas attendu la décision de leur maison mère à Tunis pour décréter un débrayage de 24 heures dès jeudi. Un appel à manifester a par ailleurs été lancé par des partisans du syndicat mercredi à 12H00 à Tunis (11H00 GMT) pour réclamer une grève générale nationale. Les syndicalistes protestent contre l'attaque dont ils ont été victimes mardi par des militants islamistes présumés, qui en retour accusent l'UGTT d'avoir provoqué les heurts lundi dans le centre de Tunis. Cette nouvelle crise a éclaté moins de trois jours après la fin d'une précédente flambée de violence, lorsque pendant près d'une semaine manifestants réclamant des meilleurs conditions de vie et policiers se sont affrontés à Siliana (120 km sud-ouest de Tunis) faisant 300 blessés. Outre les manifestations sociales, les attaques imputées aux groupuscules salafistes se sont multipliées ces derniers mois en Tunisie, qui s'apprête à fêter le 17 décembre le deuxième anniversaire du début de la révolution.