Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne devaient formaliser lundi le lancement de la mission de l'UE au Mali qui vise à former et réorganiser l'armée nationale afin de l'aider à reconquérir le nord occupé par des islamistes armés, a-t-on appris de source diplomatique. Après plusieurs mois de discussions, les 27 ministres réunis à Bruxelles devaient approuver en fin d'après-midi le "concept de gestion de crise", une étape qui marque le lancement de la planification opérationnelle de cette opération. Quelque 400 militaires européens, dont 250 formateurs, devraient être progressivement déployés au Mali à partir du premier trimestre 2013. Leur mission sera de "rétablir", à la demande de Bamako, "les capacités militaires des forces armées maliennes afin qu'elles soient en mesure de mener des opérations de combat visant à restaurer l'intégrité territoriale du pays", selon le projet de texte soumis aux ministres. Il n'est pas prévu que ces militaires "soient impliqués dans des actions opérationnelles" liées à la reconquête du nord par les troupes maliennes soutenues par une force d'intervention africaine qui pourrait compter 3.300 soldats. L'objectif de la mission européenne est de former quatre bataillons de 650 soldats chacun, soit 2.600 hommes, dans un centre d'entraînement situé près de la ville de Ségou, à 250 km au nord de Bamako, selon une source diplomatique. Ces bataillons devront être rendus opérationnels en quelques mois, alors que l'opération militaire contre les groupes islamistes pourrait être lancée en septembre-octobre 2013, à la fin de la saison des pluies. Une dizaine de pays de l'UE, au premier rang desquels la France, l'Espagne, l'Allemagne ou la Belgique, ont donné leur accord pour déployer des formateurs, dont la sécurité sera assurée par 150 militaires. Le budget de la mission EUTM Mali a été évalué entre 4 et 7 millions d'euros, hors coûts de personnel des soldats dépêchés, a-t-on précisé de même source.