L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, KofiAnan, a-t-il échoué avant d'avoir achevé sa médiation ? Pourtant, les quinze membres du Conseil de sécurité ont adopté, à l'unanimité, mercredi soir, une déclaration, à caractère non contraignant, soutenant la feuille de route de l'ancien SG de l'ONU. Un plan de sortie qui prévoit l'arrêt de toutes les formes de violence armée par toutes les parties, l'acheminement de l'aide humanitaire, mais et surtout, le lancement d'un dialogue entre le régime syrien et l'opposition ...qui a rejeté ce plan. Partie prenante dans le conflit qui déchire le pays depuis une année, le Conseil national syrien (CNS) a jugé, jeudi, que la déclaration « ne répond pas aux besoins réels du peuple syrien », selon son président, Burhan Ghalioun. « C'est un pas supplémentaire dans un processus de réaction plus large contre le régime d'Al-Assad. Mais ce n'est pas à la hauteur du drame. Il faut des déclarations, des résolutions plus fortes », a-t-il suggéré. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, n'a pas caché sa crainte d'un éventuel échec du plan de Kofi Anan devant l'intransigeance » du CNS. Ce n'est pas le cas, semble-t-il, de M. Annan qui se rend aujourd'hui à Moscou puis à Pékin pour parler de la crise syrienne avec les chefs de la diplomatie des deux pays, alliés traditionnels de Damas. Par ailleurs, la mission envoyée par M. Annan en Syrie, la semaine passée, est rentrée jeudi, après trois jours d'entretiens « intensifs avec les responsables syriens ». « Les autorités syriennes nous ont donné des réponses, et nous allons à présent les étudier soigneusement », a expliqué, hier, le porte-parole de l'émissaire international, en précisant que celui-ci n'a pas prévu « pour l'instant » une nouvelle visite à Damas.Sur proposition de l'Union européenne, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a décidé, hier, de proroger le mandat de la commission d'enquête en Syrie et lui demande de dresser un « relevé des violations des droits de l'homme » commises depuis mars 2011. Cette résolution a été adoptée avec 41 voix pour, 3 contre. L'UE a annoncé également des sanctions contre quatre membres de la famille du président syrien Bachar Al-Assad, à savoir son épouse Asma, sa mère, sa sœur et sa belle-sœur. La chef de la diplomatie américaine Hillary Clinton a, de son côté, décidé de prendre part à la conférence des « Amis de la Syrie » qui se tiendra à Istanbul, en Turquie, le 1er avril.