Alors que les rumeurs bruissent sur la mise en œuvre imminente d'un nouveau plan de paix américano-russe pour la Syrie (inspiré de la feuille de route yéménite), le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov a annoncé, hier, que Moscou accueillera cette semaine une délégation américaine conduite par un haut responsable au département d'Etat, Frederic Hof. Cette visite intervient au lendemain de la déclaration du porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, confirmant « la préparation de la transition politique en Syrie ». L'Union européenne n'entend pas rester en marge de ces manœuvres. Ses dirigeants ont appelé le Kremlin, lors d'un sommet Russie-UE, tenu lundi à Saint-Pétersbourg, à œuvrer avec eux à une « transition politique ». Interrogé par l'agence Itar-Tass, Guennadi Gatilov, un autre adjoint du chef de la diplomatie russe, a déclaré que son pays « n'a jamais dit ou posé comme condition nécessaire le maintien de Bachar Al Assad ». Déclaration lourde de sens qui renseigne sur l'évolution de la position russe. Quelques heures après l'arrivée du président russe Vladimir Poutine à Pékin, notamment pour participer (aujourd'hui et demain) au sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Liu Weimin a réaffirmé, hier, que Pékin et Moscou « sont fermement opposés » à une « intervention étrangère » et à un « changement de régime par la force ». « La position des deux parties est claire pour tous : il devrait y avoir un arrêt immédiat des violences et le processus de dialogue politique devrait être lancé dès que possible », a dit M. Liu en ajoutant que « la Chine et la Russie partagent la même position sur ces points » « Forte » de ce double « soutien », Damas a annoncé, hier, « persona non grata » au moins 18 diplomates, en majorité occidentaux, dont « les ambassadeurs des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, de France, de Turquie, de Suisse, d'Italie et d'Espagne, ainsi que les chargés d'affaires belge, bulgare, allemand et canadien », en riposte au renvoi de ses ambassadeurs par ces pays.En écho à la déclaration de l'opposition armée (Armée syrienne libre) décrétant unilatéralement l'échec du plan du médiateur international, Kofi Annan, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Meqdad a réaffirmé, une nouvelle, la volonté de son gouvernement de tenir ses engagements pour faire réussir la feuille de route internationale. Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al Fayçal, a appelé, lui, les monarchies du Golfe à se mobiliser pour aider les Syriens à « se défendre » face au « régime » de Damas. « Le Conseil de coopération du Golfe doit se mobiliser (...) pour que le peuple syrien puisse se défendre face à la machine de mort et de destruction du gouvernement », a-t-il déclaré.