L'Egypte, confrontée à une grave crise économique et une forte pression à la baisse de sa monnaie, a confirmé dimanche vouloir reprendre des discussions avec le Fonds monétaire international (FMI) sur un prêt de 4,8 milliards de dollars, suspendues depuis trois semaines. "Nous avons invité (le FMI) courant janvier pour reprendre le dialogue", a déclaré le Premier ministre Hicham Qandil lors d'une conférence de presse largement centrée sur les questions économiques. Le montant du prêt est "petit" mais "sa valeur réside dans le signal de confiance qu'il donnerait à l'économie égyptienne", dont la situation est "difficile" même si "on ne peut pas parler de banqueroute", a-t-il ajouté. Cette demande de prêt, présentée en août dernier, avait été suspendue le 11 décembre, Le Caire invoquant la nécessité d'un report d'un mois "en raison de la situation politique dans le pays". Le pouvoir du président islamiste Mohamed Morsi était à l'époque confronté à sa pire crise politique depuis la présidentielle de juin dernier, en raison notamment des tensions provoquées par un référendum sur un projet de Constitution controversé, finalement adopté par près de 64% des votants. L'Egypte avait à la même époque gelé des hausses de taxes destinées à redresser les comptes publics conformément aux objectifs discutés avec le FMI, mais qui auraient risqué de peser sur le climat économique et social. Ces taxes avaient dû être retirées "pour des raisons politiques" et "nous allons de nouveau en discuter", a dit M. Qandil. L'économie égyptienne traverse une grave crise depuis la chute début 2011 de Hosni Moubarak sous la pression d'une révolte populaire, avec notamment une baisse des recettes du tourisme et un effondrement des investissements étrangers.